“On ne peut imaginer le règlement d'une crise par la création d'une autre.” C'est en ces termes qu'a réagi, hier, Abdeslam Medjahed, le porte-parole du FLN à la décision de révocation des “indus élus” locaux et nationaux de la Kabylie, annoncée, le week-end dernier, par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, en concertation avec l'aile “dialoguiste” des archs. Cette position du FLN, exprimée hier, à l'occasion d'une conférence de presse animée au siège national du parti à Hydra (Alger), est justifiée par “l'illégalité” dans laquelle s'inscrit ledit “protocole d'accord” conclu par le gouvernement et la délégation conduite par Belaïd Abrika. “Les élections législatives et locales se sont faites dans un cadre légal et au nom des lois de la République”, a déclaré Medjahed tout en précisant que cette double élection a été validée par les commissions de wilaya et par le Conseil constitutionnel. Le membre du bureau politique (BP) du Fln précise qu'“à l'exception de la justice et des institutions de la République, habilitées à se prononcer sur la qualité et la validité du mandat des élus locaux et nationaux”, il n'appartient à personne d'autre, “fût-il le pouvoir exécutif, de remettre en cause ces Assemblées élues et de les dissoudre”. Et d'asséner à l'endroit des artisans de cette décision : “Le problème de cette révocation des élus ne se pose pas avec le FLN, mais bien avec les lois de la République”, avant de marteler qu'“on se trouve bel et bien devant un cas de violation de la Constitution et des lois de la République”. Sur sa lancée, Abdeslam Medjahed qui fera état de la représentation de son parti à travers 16 sièges de députés et 186 élus locaux dans les wilayas de Tizi Ouzou et Béjaïa, dira que le FLN se place juste derrière la formation d'Aït Ahmed, le FFS, qui compte le plus grand nombre d'élus dans ces deux wilayas. Le porte-parole du parti d'Ali Benflis qui souligne que “le FLN n'a pas peur de revenir au peuple” et que “tout en refusant de cautionner cette décision de révocation des élus, le parti est pleinement disposé à la concertation et à la discussion dans le cadre d'un véritable dialogue pour un règlement définitif de la crise en Kabylie”. Avec la précision que le règlement de la crise doit passer nécessairement par “le respect des lois de la République”, dira le porte-parole du FLN. N. M.