RESUMé : Fouzia a pris un somnifère et a pu passer une nuit calme. Elle a moins mal. Elle décide de se rendre chez le notaire. Mais une mauvaise surprise l'attend. Ce dernier est parti vivre à l'étranger. Elle pense à sa tante qui devra abandonner son appartement où elle a toujours vécu. Elle a de la peine pour elle. Elle va la voir. Celle-ci a de la compagnie, un ami de la famille... Ça fait longtemps ! s'écrie Youcef qui s'est levé à son entrée. Comment vas-tu ? Il lui serre chaleureusement la main. Fouzia sourit. - Merci, je vais bien... Et toi ? - Grâce à Dieu, je vais bien, répond-il en libérant sa main. Je crois qu'on ne s'est pas vus depuis la mort de ton oncle ! - Oui, reconnaît-elle en s'asseyant en face de lui. Comment vas-tu ma tante ? - Un peu fatiguée, mais ça va, répond la vieille femme en prenant place près d'elle. Youcef a eu la gentillesse de passer... Je voulais lui montrer le testament de ton oncle et les actes de donation ! Youcef est un grand avocat, à Alger. Il a beaucoup d'expérience. Fouzia est soulagée de voir que sa tante a aussi des doutes. Si elle lui a demandé de passer, c'est pour avoir un avis objectif. - As-tu trouvé quelque chose ? demande-t-elle à Youcef. - Non, je viens de les lire et rien ne prouve qu'ils ont été retouchés, la signature de ton oncle et son empreinte font foi de sa volonté... - Je ne comprends pas qu'il ait déshérité Kader et Mahmoud ! Pourquoi cet appartement va à Mohamed de mon vivant ? dit el-hadja. J'ai l'impression que le vieux voulait me faire une blague ! Même Fouzia n'a rien obtenu ! Pourtant, il l'adorait ! Il l'avait envoyé habiter le studio pour préparer le terrain ! S'il était encore de ce monde, il ne le laissera pas faire ! Lorsqu'il a fait la crise cardiaque, il n'a jamais pu s'en remettre ! Sinon, il aurait laissé une trace écrite... Je doute de l'authenticité du testament et de ces actes ! - Figure-toi ma tante que je suis passée à l'adresse du notaire ! Il a quitté le pays, il y a quelques mois ! On ne pourra jamais savoir... - Si on peut vérifier... - Pourquoi il y a ses empreintes ? - Sa signature ne devait pas être sûre... Sa main a peut-être tremblé, émet Youcef en haussant les sourcils. Le notaire a pensé bien faire, en y apposant ses empreintes ! - Oui mais ce qui me chiffonne, dit la vieille femme, le notaire n'est jamais venu ici ! - Hamid n'est jamais sorti avec lui ? Elle réfléchit un moment puis se rappelle qu'il le prenait pour ses contrôles médicaux. Même si elle n'a aucune preuve concrète, elle a de sérieux doutes sur son fils. Son cœur est tout remué. Des larmes brillent dans ses yeux. - Si ce n'est pas la volonté de son père, je ne lui pardonnerais jamais d'avoir tenté de s'approprier les biens de la famille ! Il n'est pas notre unique fils ! - Mohamed aura cet appartement, lui rappelle Youcef en regardant Fouzia dans les yeux. Tu me parais bien pâle ! - Peut-être, soupire Fouzia en décidant de ne rien leur raconter de sa crise d'estomac de la veille, pour ne pas inquiéter sa tante. La fatigue... - Comment se fait-il que tu ne sois pas au bureau aujourd'hui ? l'interroge sa tante. - J'ai pris une semaine de congé, ment-elle en souriant. Et puis, j'ai revu Hamid. Il m'a donné les papiers et un sursis de moins d'un mois... Si je n'ai rien pour contrecarrer son projet, je peux me considérer SDF ! - Ne t'inquiète pas, je vais me renseigner, promet Youcef. S'il a eu trafic d'influence, je le découvrirais ! S'il y a le moindre faux, aussi ! Vous pouvez dormir tranquille ! Il se lève pour partir. El-hadja l'invite à rester déjeuner mais il refuse. Il prend les papiers et promet de repasser quand il aura du nouveau. - Gardez espoir, leur dit-il. A bientôt Fouzia ! - Incha Allah! El-hadja le raccompagne et ferme après son départ. Elle retourne au salon et trouve Fouzia, la tête entre les mains. Elle comprend sa peine et ses peurs. Si, elle, à 80 ans, se souciait du peu d'avenir qu'il lui reste à vivre, il ne peut pas en être autrement pour Fouzia. Elle est à l'aube de sa jeunesse et seule... (À suivre) A. K. Nom Adresse email