Résumé :Hadjira reprend goût à la vie... Elle enseigne, s'amuse, sort avec des amis, voyage, et retrouve son énergie et sa vivacité. Pour éloigner le spectre du passé, elle achète un appartement, et quitte le toit parental. Elle voulait être indépendante et oublier le passé. Cependant ces derniers lui proposent le mariage avec un homme plus âgé qu'elle, alors qu'elle rêvait encore de sentiments et de romantisme. Azad souriait toujours. Il prend une cigarette et l'allume avant de répondre : - L'amour est un sentiment noble quand il est partagé. Je suis sentimental moi aussi. La preuve, je n'ai pas encore déniché la femme qui fera battre mon cœur... enfin... pas jusqu'à ces derniers temps. - C'est vrai ? - Bien sûr. Mais il ne faut pas mélanger les aléas de l'existence aux sentiments. Chacun de nous mène sa barque à sa façon. Parfois la houle emporte l'embarcation. Nous ne savons pas vers quel destination au juste. Mais quand le sentiment est sincère, le port d'attache pourra s'avérer proche et serein. Sinon... c'est la descente aux enfers. - C'est donc mon cas ? - Mais non... Tu es encore jeune Hadjira. Et tout l'avenir t'appartient. Il soupire et lui lance un regard interrogateur : - Tu... tu n'aimerais pas que je vienne discuter avec tes parents ? Surprise par les propos de Azad, Hadjira écarquille les yeux : - Pardon ? - Je viendrais discuter avec tes parents. Tu n'auras qu'à m'indiquer leur adresse. - Mais... Mais... Il hoche la tête : - Je sais... tu vas me demander de quel droit. Il sourit : - Je vais venir avec Katia... Tu es bien son enseignante ? - Oui. - Eh bien... disons que nous allons élaborer une stratégie afin de venir te rendre visite chez tes parents, le week-end prochain... Cela te va ? - Oui... mais comment vas-tu te présenter ? - Je vais tout simplement accompagner ma sœur qui aimerait te remercier pour les efforts que tu déploies pour l'aider à préparer ses examens. - Heu... Bien... Mais... pour le reste ? - Tout vient à point pour qui sait attendre... Patience, le moment venu, les choses iront d'elles-mêmes. Hadjira garde le silence un moment avant de sourire : - Je ne sais pas si ton idée est bonne, mais mes parents seront heureux de te recevoir. Pour cela, ils sont très accueillants même envers des étrangers. - Je ne le serais peut-être pas d'ici quelque temps... Elle sourit encore : - J'en suis certaine. - Alors... Tu es satisfaite pour cette première séance ? - Oui... Oh oui... C'est toujours de cette manière que tu reçois tes patients ? - Pas exactement... Disons, qu'avec toi c'était un peu différent... Nous sommes déjà un peu amis, donc nous avions discuté comme deux bons vieux compagnons. Elle rit : - Aussi vieux que ça ? Il hausse les épaules : - Une façon de nous qualifier. Nous sommes bien restés à discuter sagement durant plus d'une heure. Elle se lève : - Et cela m'a fait énormément de bien. - Tu m'en vois heureux. - Tu es gentil Azad... Et je crois que je suis chanceuse de t'avoir comme voisin... En vérité, je n'aurais jamais osé confier mes préoccupations au premier venu. - C'est tout à fait normal. Nous nous méfions même de notre ombre. Il l'accompagne jusqu'à la sortie, et elle se retourne pour lancer : - Heu... j'aimerais juste que tu saches que cela fait des lustres que je ne me suis pas sentie aussi sereine et légère. Tu... tu es vraiment un psychologue de choix. - Pas un psychologue, un ami, Hadjira... Tu oublies trop vite. - Non... je n'osais pas... - Quoi ? Parler d'amitié ? - Non... Je... je crois que c'est un peu plus que ça. Azad sentit les veines de son cou battre la chamade : - Plus que ça ? murmure-t-il. (À suivre) Y. H Nom Adresse email