Résumé : Katia raconte à son frère son aventure avec cet homme. Azad est de plus en plus intrigué par la naïveté de sa sœur. Il lui pose des questions et tente de cerner les intentions de cet energumène sans scrupules qui n'a pas hésité à la jeter par la portière. Il demande à Katia si elle avait son numéro de téléphone. Katia devra changer sa puce... Azad lui offre un portable tout neuf... Elle est si heureuse avec lui ! Il tendit l'appareil à sa sœur : - Voilà, on dit qu'à quelque chose malheur est bon. A la fin de cette triste aventure, tu gagnes un portable. Elle sourit, puis se renfrogna. Azad remarque son front plissé : - Qu'est-ce qui ne va pas ? - Heu, rien... je voulais juste te demander... - Oui, quoi ? - Je n'aimerais pas qu'on sache ce qui est arrivé. - Tu veux parler des parents. - Oui. Ma mère est capable de faire une scène et de piquer sa crise habituelle, et papa risque de m'enfermer dans ma chambre au pain sec et à l'eau des jours durant. - C'est la sanction habituelle qu'on t'impose ? - Oui, je n'aimerais pas en arriver là, s'il te plaît Azad... Il sourit : - Non, je ne vais rien dire. Ce sera notre secret à nous deux. Gare à toi si tu divulgues quoi que ce soit de cette affaire, car dans ce cas là, je deviendrais ton complice attitré. Elle hoche la tête : - Non. Je te promets que personne n'en saura mot. - Bien. Maintenant allons déjeuner. Je connais une auberge non loin d'ici, dont la spécialité est le poisson. Tu aimes les fruits de mer, n'est-ce pas ? Heureuse elle sourit : - Oui... bien sûr... J'en raffole ! - Alors fini avec les émotions pour aujourd'hui. Allons nous détendre. Quelques jours passent. Azad avait retrouvé un train de vie régulier. Entre son travail et ses occupations quotidiennes, il allait régulièrement attendre sa sœur au lycée, et l'accompagnait jusqu'à la maison. Souvent, ils faisaient des promenades ensemble, en particulier les week-ends. Katia semblait plus épanouie depuis qu'il s'occupait d'elle, bien que cela déplaisait visiblement à Zahia. Mais Tahar, qui n'y voyait aucun inconvénient, était plutôt heureux de constater que ses enfants s'entendaient bien. Azad n'avait plus reparlé de l'incident du lycée. Pourtant à une ou deux reprises, il crut reconnaître le véhicule du vieil homme devant l'établissement. Mais, il se dit qu'après tout, c'était lui maintenant qui récupérait sa sœur à sa sortie, alors aucun danger. Katia travaillait bien à l'école, et il l'aidait de son mieux pour maintenir un rythme stable. Elle se sentait moins seule, donc moins abandonnée, et c'est tant mieux. Désormais, il se sentait un peu responsable d'elle et ne comptait pas faillir à sa mission. Un soir, alors qu'il pleuvait à torrent, et qu'il avait garé juste en face du lycée, il vit sa sœur qui discutait en gesticulant avec une femme. Un professeur sûrement, se dit-il. Elles se rapprochèrent de quelques pas, et il n'eut aucun mal à reconnaître sa voisine... la fille du deuxième ! Sans hésiter, il descendit de son véhicule, un parapluie à la main, et va au devant d'elles. Katia sourit à son approche : - Azad... je voulais justement te présenter quelqu'un : mon prof de sciences naturelles, Mlle Hadjira K. Il tendit la main en souriant : - Je crois que nous nous connaissons déjà un peu... Vous êtes la voisine du deuxième. La jeune fille acquiesce : - Je vous reconnais Monsieur le psychologue, mais je ne savais pas que vous étiez le frère de Katia, elle vient tout juste de me l'apprendre. - Comment ça ? Elle vous parlait de moi au seuil du lycée ? Katia ébauche un sourire : - Comme Hadjira n'avait pas de parapluie, je lui ai suggéré de prendre le mien, encore mieux, te proposer de la déposer. Azad sourit : - Avec plaisir. Il fait un froid de canard, et par cette pluie et la nuit qui tombe, personne n'a envie de flâner dans les rues. Hadjira affiche un air hésitant : - Je n'aimerais pas vous déranger. - Vous voulez rire, vous êtes ma voisine, et tout comme vous, je dois rentrer chez-moi. Si cela ne vous dérange pas trop, nous déposerons tout d'abord Katia. Elle hésite encore une seconde puis lance : - Non, cela ne me dérange pas. Je n'ai d'ailleurs pas le choix, poursuit-elle en indiquant de sa main le talon de sa chaussure qui venait de se détacher. Azad rit : - Un signe pour vous inciter à nous obéir. Allez, venez toutes les deux, je commence à frissonner. (À suivre) Y. H.