RESUMé : Youcef, un ami de la famille, est avocat. Il est venu à la demande de sa tante. Elle ne cache pas son inquiétude. Elle n'a aucune preuve mais de sérieux doutes. Youcef promet de se renseigner. Il ne tarde pas à partir. Fouzia est effondrée. Elle ne peut que la comprendre face à son avenir incertain... - Ah, te revoilà ! l'accueille sa collègue Mounia qui l'a remplacée durant son absence. Comment vas-tu ma chère ? On s'inquiétait pour toi ! - Bonjour ! Grâce à Dieu, je vais mieux. Elles se font la bise puis entrent dans le bureau de Fouzia. Celle-ci ouvre la fenêtre et la laisse ouverte pour aérer. Elle retourne auprès de sa collègue qui s'est assise sur le coin du bureau. - Grâce à Dieu, dit Mounia. - Quoi de neuf ? l'interroge Fouzia en prenant place derrière son bureau. - Tu as reçu des appels, des amies qui voulaient de tes nouvelles ! Je t'ai noté leurs prénoms dans le bloc-notes que j'ai rangé dans le tiroir du bas ! - Merci ! Fouzia remarque le sourire mielleux de sa collègue qui ajoute un air de reproche dans la voix : - Tu ne m'avais pas dit qu'il y avait quelque chose entre toi et le Dr Kamel ! - Non, s'écrie la jeune fille en secouant la tête. Je le connais à peine... - Comme si j'allais te croire ! Il est venu plusieurs fois ici, comme s'il espérait te trouver, poursuit Mounia. Djohar nous a raconté qu'il vous avait emmenées chez toi, qu'il était malade d'inquiétude ! - Il était inquiet pour une malade, c'est tout ! Je peux te jurer, ma chère, qu'il n'y a pas de quoi faire une histoire ! Il avait eu pitié de moi. Il nous avait juste déposées ! D'ailleurs, depuis ce jour, je ne l'ai pas revu ! Inutile de plisser les yeux ! Wellah ! Mais Mounia ne semble pas la croire. - Tu cachais bien ton jeu ! Il a trouvé l'excuse parfaite pour te tenir par le bras, te ramener chez toi, connaître le lieu où tu vis ! - N'importe quoi ! s'exclame Fouzia réprimant un rire nerveux. Et puis, même si c'était le cas, qu'il s'intéresse à moi, cela tombe mal ! Ce n'est pas le moment. Je n'ai pas la tête à ça. Je te jure que je ne me rappelle même pas ses traits ! Juste qu'il est blond. - Mais tu es folle ! Il est beau, célibataire et il vit seul ! s'écrie Mounia. Ah, si seulement il s'intéressait à moi ! Fouzia se détourne d'elle et vérifie l'emploi du temps de son responsable, s'il n'y a pas une réunion à préparer, des papiers, quand deux coups discrets à la porte de son bureau attirent leur attention. Dr Kamel est là. Il toussote un peu pour s'éclairer la voix. Mounia sourit en le voyant puis regarde sa collègue. Fouzia ne sourit pas. Elle ne veut pas être sujet des commérages dans les bureaux voisins. Elle se rend compte que sa collègue n'avait pas exagéré. Il est bel homme et il se dégage de la chaleur dans son regard. Elle comprend qu'il ait tapé dans l'œil de Mounia. Mais c'est elle qu'il regarde. Elle se sent rougir jusqu'aux oreilles. - Bonjour docteur ! disent-elles en même temps. - Bonjour, dit-il en s'approchant lentement. Je passais prendre de vos nouvelles ! - Que c'est gentil ! susurre Mounia. - En effet, reprend Fouzia en fusillant sa collègue du regard. Je suis complètement rétablie, merci ! - Content de le savoir ! Je ne vais pas vous déranger plus longtemps, dit-il en les saluant de la main avant de sortir du bureau. Bonne journée ! Mounia se lève et le suit dans le couloir. - Docteur ! J'aurais besoin d'être conseillée, si vous avez un moment à m'accorder. - Bien sûr, allons à l'infirmerie ! Fouzia n'en revient pas de son audace. Kamel est un bon parti, quelqu'un de bien avec qui n'importe quelle femme serait heureuse. Elle est flattée qu'il s'intéresse à elle mais elle est à un tournant de sa vie où il y a beaucoup plus de questions que de réponses. Sa tante à qui elle avait rendu visite brièvement, il y a quatre jours, ne lui avait pas caché son scepticisme. Leur vie est comme suspendue depuis qu'elles savent qu'elles risquent de perdre leurs logements. Tant qu'elles n'ont pas été rassurées elles ne pourront pas se consacrer à autre chose. En particulier Fouzia... (À suivre) A. K. Nom Adresse email