RESUMé : Fouzia a repris le travail. Mounia, la collègue qui l'a remplacée, lui apprend que Dr Kamel a souvent demandé après elle. Mounia suppose qu'ils ont une relation. Fouzia a beau nier, elle ne la croit pas. Dr Kamel vient prendre de ses nouvelles et repart aussitôt, suivi de Mounia. Fouzia est choquée par son audace. Toutefois elle pense que si elle n'avait pas de problèmes, elle aurait pris le temps de le connaître. Il a tout pour plaire à n'importe quelle femme... Fouzia chasse le docteur de ses pensées. Elle a du travail. Elle met de l'ordre dans les papiers. Son responsable ne tarde pas à arriver, et il est bien heureux de la trouver à son poste. - Grâce à Dieu, vous revoilà ! En forme ? Guérie ? - Oui, le rassure-t-elle. - Bien ! Anissa, j'ai du courrier... Fouzia prend son bloc-notes et le suit à son bureau. Elle se consacre à son travail. Elle oublie tous ses soucis. Une fois que Si Ali a fini la dictée et qu'il lui a remis d'autres brouillons à mettre au propre, elle retourne à son bureau. Tout en effectuant la saisie, elle répond souvent au téléphone. Des collègues demandent après elle, heureuses de la savoir guérie. Lorsqu'elles parlent de déjeuner ensemble, Fouzia refuse. Elle promet de les voir plus tard. Elle ne quitte pas son bureau à la pause-déjeuner. Elle a fermé la porte. Elle profite de l'intimité pour appeler sa tante. El-hadja Zohra est heureuse de l'entendre. Elles s'échangent des nouvelles. Fouzia ne lui a jamais dit qu'elle était en arrêt de travail. - Comment ça se passe au boulot ? - La routine, répond Fouzia. Et toi, tu as du nouveau ? - Non, pas pour l'instant ! Dès que je revoie Youcef, je t'appelle ! - Les garçons ne sont pas passés ? Quand Fouzia dit “les garçons", elle veut parler de ses cousins. Elle sait qu'aux yeux de sa tante, ils restent des enfants. Quand elle parle d'eux, elle dit toujours affectueusement “drari". - Non, je n'ai eu aucune visite depuis la tienne, regrette la vieille femme. Tu viendras ce week-end ? - J'essayerais de me libérer, promet la jeune fille. Je te souhaite un bon après-midi ! Au revoir ma tante ! - Prends soin de toi ma fille... Fouzia raccroche lentement. Elle sort une pomme de son sac à main et la mange tranquillement, quand on frappe à la porte. - Entrez ! Elle est surprise de voir Mounia, blanche comme un linge. Elle ne l'a pas revue depuis qu'elle est sortie après le docteur Kamel. - Ça ne va pas ? lui demande-t-elle en se levant pour l'accueillir. Tu es si pâle... - Oh quelle humiliation ! s'écrie-t-elle en se laissant choir sur le siège, en face du bureau. J'étais restée avec lui pour lui en mettre plein les yeux, et tu sais quoi ? J'ai perdu mon temps ! Je lui parlais de tout, de rien et lui ne cessait pas de m'interroger sur toi ! Si tu as de la famille ? Si tu as un petit ami ? Pourquoi tu vis seule ? - Ce qu'il peut être curieux ! - Pourquoi vis-tu seule ? l'interroge Mounia. - Parce que je n'ai pas le choix... L'année passée, j'ai perdu mon oncle paternel, lui rappelle-t-elle. Et mes parents, il y a si longtemps... Tout ça, pour te dire que je suis orpheline ! - Ah, je ne savais pas ! Excuse-moi, je ne voulais pas te rappeler de douloureux souvenirs ! s'écrie Mounia. Tu sais, je suis sûre que Dr Kamel est amoureux de toi ! Fouzia secoue la tête. - Amoureux ou pas, il n'y aura rien entre nous ! Toi, tu en pinces pour lui ? Une vague de désespoir tombe sur les épaules de sa collègue. - Il ne me voit pas, ne m'entend pas, soupire-t-elle. tout ce qu'il a à la bouche, c'est “Fouzia, Fouzia" ! Je n'aurais aucune chance, avec lui ! - Moi, je n'en veux pas ! J'ai assez de soucis comme ça ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email