RESUME : Durant le déjeuner, Hadjer et Kamel discutent de leur travail et de leurs ambitions. Kamel veut connaître davantage la jeune fille. Il sent cette dernière bien malheureuse… La jeune fille garde le silence un moment puis lance tout doucement : - Oh, tu sais, même si je suis ambitieuse sur bien des points, on a déjà enterré toute volonté en moi. Tu connais déjà un bout de ma situation. Il lui prend la main et se met à la caresser. - Je comprends fort bien ta souffrance Hadjer. Mais pourquoi t'entêtes-tu à supporter tout ça ? - Je ne peux pas faire autrement, Kamel. - Et si… et si je te proposais le mariage ? Hadjer déglutit avant de répondre : - J'aurais été la plus heureuse des filles sur Terre si je pouvais répondre favorablement à ta proposition. Mais, dans mon cas, cela ne fait que rajouter une autre note d'amertume à mon désarroi. - Non, je ne veux pas que tu sois malheureuse, Hadjer… Tu n'es pas née pour l'être. Je sais aussi que rien n'est encore perdu pour toi. Elle le regarde de ses grands yeux étonnés et sentit une énergie nouvelle couler dans ses veines. Un faible espoir naissait au fond d'elle-même. Elle savait que Kamel la voulait à tout prix… Elle en était convaincue. Le jeune homme lui presse la main et elle lut dans ses yeux une détermination sans faille. - Ensemble nous affronterons cette situation. - Je ne veux pas te mêler à ça Kamel... Je ne veux pas que tu souffres pour moi… Je ne mérite pas autant de sollicitude. - Tu mérites bien plus que ça…. Laisse-moi lutter à tes côtés. Elle baisse les yeux et retire sa main. - Je n'ai pas d'autre choix pour le moment. - Et ce mariage est prévu pour quand ? - Je ne sais pas encore. Peut-être cet été ? Mon père aura une confirmation dans les jours à venir. - Je te promets de ne pas te lâcher, Hadjer. Je serai toujours à tes côtés, quoi qu'il advienne. - Je n'en doute pas, Kamel, répond la jeune fille qui sentait les larmes lui picoter les yeux. Elle prend un air dégagé et se remet à manger silencieusement. Elle jette un coup d'œil au jeune homme assis en face d'elle et rencontre encore son regard. Kamel avait de quoi charmer. Il était non seulement beau, mais aussi très sensible et très généreux. Elle a encore du mal à croire qu'elle ne le connaissait que depuis la veille. - À quoi penses-tu ? - À toi, à nous… - À nous, c'est encore mieux. Tu veux dire que tu penses à notre rencontre ? - Oui ! c'est drôle Kamel, on ne se connaît que depuis quelques heures. Il sourit : - Arrête donc de philosopher ! Nous nous sommes déjà rencontrés dans une vie antérieure. L'as-tu déjà oublié ? Elle ébauche un sourire : - J'aurais voulu dans ce cas-là ne plus renaître pour connaître tous ces malheurs que je suis en train d'endurer. - J'ai toujours dit qu'à quelque chose malheur est bon…Peut-être que si tu n'étais pas liée, les choses se seraient passées autrement. - Ah bon ? Et comment donc ? - Eh bien, je t'aurais peut-être fait assidûment la cour pour te rajouter tout simplement à ma collection après une brève aventure. - Et pourquoi donc ? - Parce que l'interdit m'a toujours attiré… Je sais qu'officiellement tu appartiens à un autre homme, donc je ne pourrais pas te faire mienne. Il y a aussi un peu de ça, Hadjer. Mais tout compte fait, tu es une femme qui m'a beaucoup attiré. Ton cas m'a intéressé et j'ai fini par me rendre à l'évidence : je suis fou amoureux de toi… Si amoureux, que je suis capable de tuer pour te garder… Y. H. (À suivre)