RESUMé : Fouzia reçoit un appel de Youcef, il prend de ses nouvelles avant de proposer un rendez-vous pour le lendemain, à midi. Elle doute beaucoup. Mais elle tente de se ressaisir. Elle finit son travail en s'efforçant de mettre de côté ses soucis personnels. Mais elle n'y parvient pas... Le lendemain matin, Fouzia se rend au travail où il n'y a pas grand-chose à faire, vu que son responsable est absent. Elle a juste à répondre au téléphone. Elle ferme son bureau bien avant midi et se rend au lieu de rendez-vous. Youcef est déjà là. Il sourit en allant vers elle et ils échangent une chaleureuse poignée de mains avant de se diriger vers un restaurant où ils prennent place au premier. Fouzia ne veut pas rencontrer ses collègues. Elle ne veut pas être le prochain sujet des commérages au bureau. Mounia l'a déjà à l'œil depuis qu'elle sait que le Dr Kamel s'intéresse à elle. Fouzia est si curieuse qu'elle n'attend pas qu'il aborde le sujet de leur rencontre. Elle l'interroge. - Alors ? Tu as du nouveau ? Le visage de Youcef se ferme et bien avant qu'il n'ouvre la bouche, elle devine qu'il a de mauvaises nouvelles. - Le testament est authentique, et s'il n'y a aucune trace d'un acte de propriété, ton cousin pourra te mettre dehors. - Ce n'est pas possible ! - Hélas si... - Et ma tante ? - Son appartement revient à son fils, je pense qu'il va emménager ! - Mais deux de mes cousins n'ont rien obtenu ! - Votre oncle leur avait payé les appartements dans lesquels ils vivent et laissé un peu d'argent, lui apprend l'avocat. Hamid est le seul à s'être débrouillé tout seul. Il s'en est bien sorti et il est à l'abri du besoin ! - Cela ne l'empêche pas de réclamer le studio ! s'écrie Fouzia en larmes. - Son père lui a laissé des miettes par rapport aux autres, glisse Youcef avant d'ajouter : je ne prends pas sa défense mais il devait aussi hériter quelque chose de son père ! - Je ne comprends pas mon oncle ! S'il n'avait pas l'intention de me le donner, pourquoi m'avait-il envoyée vivre là-bas ? Youcef hausse les épaules. Il l'ignore mais il doit lui dire ce qu'il en est vraiment. - Même si tu t'adresses au juge des affaires familiales, tu n'obtiendras pas gain de cause, car il n'y a pas de témoin et aucune preuve écrite de son intention de te laisser le studio ! Fouzia porte la main à son ventre. Elle se sent mal. Elle se lève sans s'excuser. Elle prend son sac à main et se rend aux toilettes. Elle vomit son petit-déjeuner. Elle s'accroche au lavabo un moment, le temps que cela passe. Quand elle se rince le visage et se regarde, elle a envie de fondre en larmes. Mais ce n'est pas le moment. Elle ne veut pas se donner en spectacle. Lorsqu'elle sera seule, elle pourra pleurer sa malchance. Elle ne veut pas de la pitié des gens ni même de Youcef. Elle sort des mouchoirs en papier et s'essuie le visage. Elle n'a pas le courage de se refaire un maquillage. Elle a le cœur en deuil. Si elle perd le studio, elle n'a plus rien. Ni famille ni bien... Quelqu'un frappe à la porte des toilettes. Elle se rend compte avoir tardé. Fouzia ouvre la porte et sort, laissant la place à une jeune femme. Elle retourne auprès de Youcef qui s'inquiète. - Tu es si pâle. Tu penses pouvoir tenir le coup ? - Je n'en sais rien, répond franchement la jeune fille. Mais je voudrais savoir, qu'est-ce que je peux faire ? - Je peux porter l'affaire devant un juge, mais d'avance, je sais que ce ne sera que pure perte de temps, dit-il. Tu auras plus de temps pour chercher et trouver où aller ! - C'est une cause perdue d'avance, conclut-elle dans un soupir. Adieu la paix, adieu mon chez-moi ! Le serveur apporte les menus. Elle pose le sien. Elle ne veut rien prendre. Elle ne pourra rien avaler maintenant et même plus tard. - Tu m'excuses Youcef, j'étouffe ! J'ai besoin de respirer... Déjeune sans moi, le prie-t-elle en se levant, prenant son sac, prête à partir. Youcef accroche sa main et elle la retire brusquement. - Attends ! Je viens avec toi ! Il ne peut pas la laisser partir dans cet état. Il n'en a pas le cœur! (À suivre) A. K. Nom Adresse email