Elle ne représente que 1,5% seulement du total du montant des primes d'assurances contractées en 2012. Les Algériens n'expriment pas un grand intérêt pour une souscription aux contrats d'assurance contre les effets des catastrophes naturelles (CAT-NAT). Devenue pourtant obligatoire au lendemain du séisme de Boumerdès, cette assurance peine à se placer sur le marché national. En dépit des campagnes de sensibilisation effectuées, elle ne représente que 1,5% seulement du total du montant des primes d'assurances contractées en 2012. Son chiffre d'affaires (CA), qui a évolué de 2,4% en 2012 pour atteindre 1,5 milliard de dinars, demeure encore insignifiant dans un marché des assurances en nette progression. Celui-ci évolue chaque année de 14% avec un CA qui a avoisiné les 100 milliards de dinars en 2012. Ce montant est réparti entre les assurances de dommages avec 92 milliards de dinars et 7 milliards de dinars pour les assurances de personnes. Sur les assurances de dommages, 55% viennent du secteur automobile. L'année dernière, il a été enregistré 520 000 souscriptions à la CAT-NAT, soit un taux de croissance de 11% par rapport à 2011. À titre d'illustration, les deux wilayas de Mostaganem et d'Oran, sinistrées suite aux récents séismes, ne comptaient aucun souscripteur à la CAT-NAT. Ce sont là les quelques statistiques avancées hier par le président de l'Union des assureurs et réassureurs (UAR), Amara Latrous, sur les ondes de la radio Chaîne III. Cette indifférence affichée par les citoyens à l'égard de ce produit est due, argue M. Latrous, à la générosité de l'Etat, qui indemnise les citoyens après les catastrophes naturelles. “Les gens considèrent que l'accident n'arrive qu'aux autres. Ils comptent sur l'Etat pour les indemniser en cas de catastrophes naturelles. Il ne faut plus compter sur l'Etat. L'Etat est généreux dans le sens où chaque fois qu'il y a une catastrophe naturelle, il vient au secours des populations", souligne-t-il. Deux compagnies publiques entreront en Bourse La CAT-NAT aurait eu des résultats meilleurs, “si l'Etat était moins généreux avec les sinistrés et si on arrivait à mettre en place des mesures de contrôle effectif pour cette assurance...", explique-t-il. Amara Latrous a, à ce propos, indiqué que l'UAR a lancé une réflexion afin de rendre “effectif" le contrôle des contrats CAT-NAT. Des propositions concrètes seront, d'après lui, bientôt présentées au ministère des Finances. La contraction d'une assurance CAT-NAT, suggère-t-il, pourrait être incluse dans la facture d'électricité ou d'eau pour ce qui est des propriétaires des biens immobiliers. Interrogé sur le risque de la sécheresse qui n'est pas inclus dans la couverture CAT-NAT, le président de l'UAR a affirmé que les assureurs travaillent sur “un nouveau dispositif relatif à l'assurance sécheresse qui sera similaire au dispositif CAT-NAT". Quant à l'entrée en Bourse de compagnies d'assurances publiques, décidée par le gouvernement, notamment en y intégrant un échantillon d'entreprises étatiques, M. Latrous avoue qu'une ou deux compagnies seront probablement concernées par cette mesure. Il demande, par ailleurs, une augmentation de la prime d'assurance obligatoire dans l'automobile, estimée à 1 500 DA en moyenne par an. B K Nom Adresse email