C'est le calme, même précaire, mais c'est quand même le calme, après les graves échauffourées qui se sont produites samedi et dimanche entre des citoyens des deux communautés ibadites et malékites, principalement dans les quartiers de Theniet El-Makhzen, Merakchi, Hadj-Messaoud et le Ksar de Mélika. Les dégâts sont importants et se résument à une dizaine de magasins pillés et incendiés alors qu'on dénombre une vingtaine de membres des forces de l'ordre blessés, dont deux officiers. Malgré la violence des affrontements et tous les dégâts occasionnés, il n'y a eu aucune arrestation (?!). Mais nous, dit-on, ça va venir et tous ceux qui ont participé aux pillages et aux incendies seront arrêtés et traduits devant la justice. C'est justement ce que demande et exige même avec force la communauté ibadite qui a payé le prix fort en termes de perte de propriétés commerciales. En effet, tous les magasins qui ont été pillés et incendiés appartiennent à cette communauté et se situent tous dans des quartiers malékites. Pour dénoncer ces pillages et ces actes de vandalisme, des appels émanant principalement de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), de la section de Ghardaïa, et de la Fédération locale du Front des forces socialistes (FFS), (dont Liberté détient des copies), ont invité les commerçants à baisser rideau et les garder fermés tant que les pouvoirs publics ne répondent pas concrètement à leurs appels à la protection des biens de cette communauté et à l'identification, à l'arrestation et à la présentation à la justice des auteurs des actes de violence, de vol et d'incendie. L'appel à la grève est suivi à près de 90%, à tel point que dans certains quartiers, il est pratiquement impossible aux ménagères de dénicher le moindre quignon de pain, ni un sachet de lait, et encore moins quelques fruits ou légumes. Par ailleurs, dans le même communiqué de l'UGCAA, il est demandé aux pouvoirs publics de procéder au dédommagement des propriétaires des magasins pillés et incendiés, alors que le FFS impute “la totalité de la responsabilité de ces actes au pouvoir qui d'une part fait la sourde oreille aux revendications légitimes de cette communauté qui demande depuis des lustres sa protection et d'autre part à l'incapacité des forces de sécurité à maintenir l'ordre public, notamment en intervennat très tardivement sur les lieux de friction, laissant ainsi le champ libre aux agresseurs pour tout détruire avant d'intervenir". Pour sa part, la radio locale de Ghardaïa a annoncé la décision du wali de Ghardaïa, Ahmed Adli, qui a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire pour démasquer les auteurs de ces actes. Rappelons que ces incidents ont éclaté suite à la construction d'un mur de clôture devant la porte d'un cimetière dont chaque partie se dispute la propriété, accusant l'autre partie de vouloir s'en emparer pour en faire un cimetière pour sa communauté. L K Nom Adresse email