Apaisement Ould Kablia, le ministre délégué auprès du ministre de l?Intérieur et des Collectivités locales, s?est rendu ce matin à Ghardaïa pour s?entretenir avec les autorités locales et les représentants du mouvement associatif. La ville s?est réveillée dans le calme ce jeudi matin, la sérénité ayant succédé à la tempête provoquée par les violents affrontements entre les deux communautés, Ibadite et malékite. Affrontements qui avaient cessé mardi dernier, mais pour reprendre de plus belle mercredi matin. Ce qui a poussé les observateurs à évoquer une «manipulation» dont l?objectif était justement de raviver les tensions dans une ville où la mémoire collective garde encore le souvenir des violences autrement plus sanglantes ayant même fait des morts, entre ces deux communautés en 1985 pour une question de terrain. La même raison est à l?origine, cette fois, des hostilités entre les habitants du quartier de Theniat El-Makhzen et le vieux quartier de M?lika. Il s?agit, en effet, d?un vieux litige, qui date de sept années, concernant un terrain affecté pour un cimetière se trouvant à M?lika, contesté par un groupe de personnes qui entendaient y construire un collège. C'est au moment de la destruction du mur de clôture érigé par ceux qui voulaient faire du terrain un cimetière que la rixe a éclaté dégénérant en une bataille rangée avec pour acteurs principaux, selon des témoins, des jeunes âgés entre 10 et 16 ans. Ainsi, les artères principales du 1er-Novembre et du 5-Juillet se sont transformées en véritable champ de bataille. Les jeunes des quartiers de M?lika, Beni Izguen et Théniet El-Mekhzen se sont livrés à un jeu de jet de pierres qui a fait, selon un bilan provisoire, une vingtaine de blessés dont sept éléments des forces de l?ordre, qui sont intervenues et qui ont fini par rétablir le calme. Cependant, des sources hospitalières parlent d?au moins 34 blessés dont un grave. Les jets de pierres entre jeunes ont été enregistrés mercredi dernier, en particulier devant le lycée Moufdi-Zakaria à Beni Izguen, où les forces de l'ordre ont dû disperser les manifestants en usant de gaz lacrymogènes. Plusieurs dégâts matériels sont également à déplorer dont notamment, la destruction de trois magasins, l?incendie partiel et le pillage de deux autres dans la commune de Beni Izguen. Ces hostilités ont, aussi, engendré l?incendie de plusieurs véhicules de particuliers et des blessures à leurs propriétaires qui se trouvaient sur les lieux de l?incident. Deux personnes ont été par ailleurs arrêtées en flagrant délit de vol et pillage de magasins.