La direction du site économique Maghreb Emergent a des projets pleins les cartons. Hier, profitant de la célébration du 3e anniversaire du lancement de ce site spécialisé, son directeur de publication, Ihsane El-Kadi, en a annoncé quelques-uns comme la radio web, Maghreb M., qui a retransmis en direct le point de presse consacré à l'événement. “Ce sera une petite radio sur le grand Maghreb", précise M. El-Kadi dans sa présentation. Parce que ce 3e anniversaire de Maghreb Emergent est “une date charnière", sa direction a décidé de lancer une nouvelle interface avec “plus d'infos et plus d'attractivité". Autre grand projet que compte concrétiser les responsables du site : un magazine mensuel haut de gamme de 100 pages. La direction du site songe aussi à lancer une version arabophone du site. Il faut dire qu'en trois ans d'existence, Maghreb Emergent a réalisé une belle prouesse. Jugez-en : plus de 30 000 visiteurs/jour, 40 contenus différents par jour, publiés, plus de 3 millions de pages vues par mois. “On peut dire que c'est une belle croissance", s'est félicité M. El-Kadi. Sur le plan financier, le site peut se targuer aussi d'avoir réalisé de bons résultats en réussissant à attirer beaucoup d'annonceurs (Nedjma, Alliance Assurances...). Mieux, en 2012, il a réussi le pari de doubler le nombre de ses clients par rapport à 2011. “Nous sommes venus du web. En 2001, nous avons déjà lancé un site, interface média, qui a fermé en 2002. Après la réactivation de notre agence en 2007, nous sommes revenus à notre vocation première, le web, en lançant le site Maghreb Emergent." La raison ? “Le contexte et les opportunités de développement ont changé. On a plus de chance de réussir ce qu'on a raté en 2002", explique-t-il. Et pourtant, les résultats affichés jusqu'ici ne satisfont que peu Ihsane El Kadi. “Le site représente 28% des revenus de notre agence et 71% de ses coûts", déplore-t-il, avant de se reprendre : “Nous misons sur l'aventure du web." Cette “mauvaise" performance, le directeur de Maghreb Emergent la met sur le compte de la fracture numérique algérienne. En Algérie, le taux de pénétration n'est que de 14%, contre 51% au Maroc et 40% en Tunisie. On est très loin du compte. La conviction du directeur de publication de Maghreb Emergent est que les autorités redoutent les sites qui sont plus libres, incontrôlables et politiquement incorrects, par-dessus le marché. Autrement dit, ils sont frappés de suspicion. Résultat : pas un seul annonceur public n'a acheté des bannières à Maghreb Emergent ou un quelconque autre site. “Ce n'est pas normal. L'attitude des autorités algériennes est hostile à la presse Web. Tous les sites se sont développés sans aucune aide publique. On bloque le développement des sites web", dénonce Ihsane El-Kadi. Autre aléa auquel est confrontée la presse électronique : la “modestie" des prix des bannières. Le tarif de la pub augmente lentement, une hausse d'à peine 11% en 4 ans. Le prix moyen d'une bannière publicitaire oscille entre 250 000 et 300 000 DA, soit presque la moitié d'une seule page publicitaire dans un grand quotidien national. Comment s'en sortir ? “Chacun à sa solution. Si les éditeurs restent sur le web seulement, c'est extrêmement difficile", explique M. El-Kadi. Aussi Maghreb Emergent ont choisi de diversifier les sources de ses revenus en nouant un partenariat avec le Quotidien d'Oran à qui il confectionne deux suppléments. La direction compte aussi lancer un département presse et qui d'ici 2015, deviendra une filiale. La solution n'est-elle pas dans la mise en place d'un cadre qui permettra aux éditeurs web de mieux défendre leurs intérêts ? Réponse de M. El-Kadi : “Le projet d'une association des éditeurs web est en route." A. C. Nom Adresse email