La mise en garde du ministre des Finances, Karim Djoudi, contre les effets d'une augmentation démesurée des salaires au cours des prochaines années n'est pas du goût de la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège du parti à Alger à l'issue de la session ordinaire du comité central, Louisa Hanoune a qualifié les propos de Karim Djoudi d'“inacceptables" et de “provocateurs". “Ce sont des déclarations inacceptables et provocatrices", a-t-elle affirmé. Interrogée, jeudi, en marge d'une session des questions orales à l'Assemblée, le grand argentier du pays avait déclaré que “les augmentations de salaires, décidées en 2009, ont été faites soit pour un besoin de rattrapage, soit pour un besoin de restructuration. Cependant pour ce qui est du rattrapage, il faut être très prudent car si on va au-delà, on mettra en difficulté l'avenir de nos équilibres budgétaires. Et la prudence nous oblige aujourd'hui à être beaucoup plus nuancés sur les augmentations de salaires". Outre le ministre des Finances, les ex-ministres Abdelhamid Temmar, Chakib Khelil et Benachenhou ont en eu également pour leur compte. “J'ai toujours dit qu'il fallait les juger. Il y avait des décisions qui relèvent de la haute trahison. Je trouve époustouflant qu'on dise que ce sont des ministres du Président (...) ce sont des hommes qui ont été imposés par le FMI et la Banque mondiale", a-t-elle accusé. Preuve de ces décisions à contre-courant des “intérêts" du pays. “Le bilan effectué sur les privatisations a révélé un bradage gigantesque", a-t-elle révélé. À une question sur une prétendue augmentation des salaires des députés, Louisa Hanoune a indiqué qu'“aucune décision n'a été prise à ce sujet". “On a posé la question aux responsables, ils nous ont dit qu'il n'y avait aucune décision". Une réponse confirmée au courant de la journée d'hier par le bureau de l'APN qui a démenti l'information reprise par plusieurs médias. Mais au-delà des questions économiques et sociales, ce sont essentiellement les menaces qui pèsent désormais sur la souveraineté nationale qui préoccupent le PT. Dans ce cadre, Louisa Hanoune a annoncé une initiative conjointe avec l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) pour “faire échec à toute tentative d'ingérence étrangère dans les affaires du pays". Elle a indiqué avoir eu des concertations avec le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi-Saïd autour d'“une mobilisation générale" pour faire échec à toute tentative d'ingérence étrangère dans les affaires du pays. “On utilisera tous les moyens, y compris les armes, pour défendre le pays". Selon Louisa Hanoune, il s'agit de créer une dynamique dans laquelle tout le monde sera associé : partis, société civile, syndicats, armée, etc. Mme Hanoune a fait état également de l'existence d'une solidarité internationale, à travers de nombreux partis ou syndicats amis. Par ailleurs, elle s'est refusée de polémiquer avec le porte-parole des Affaires étrangères, Amar Belani, sur des propos relatifs au déploiement des marines dans la base Moron de la Frontera, dans la province de Séville. À noter que le congrès du parti est prévu avant la fin de l'année en cours. K K Nom Adresse email