La situation empire chaque année, au grand dam des familles concernées, qui s'estiment escroquées. Des pères de famille, des jeunes couples, des célibataires qui s'apprêtaient à convoler en justes noces, des salariés exerçant dans divers secteurs, des fonctionnaires, des retraités avaient opté pour un logement social participatif et avaient versé toutes leurs économies à des promoteurs immobiliers qui leur avaient promis monts et merveilles. Ces démarches avaient été effectuées, voilà de nombreuses années, par les souscripteurs qui avaient bradé leurs bijoux, leurs véhicules pour verser la somme exigée. De guerre lasse, certains se sont rapprochés de nous pour crier leur ras-le-bol, et ils s'estiment otages de ces opérateurs économiques qui n'ont pas respecté les clauses de leurs cahiers des charges. Belgacem, quinquagénaire, père de trois enfants, nous confie : “En 2006, j'avais souscrit pour l'achat d'un F4 auprès d'un promoteur immobilier à qui j'avais remis plus de deux millions de dinars en diverses tranches, sachant que la CNL avait débloqué la somme de cinquante millions de centimes en guise de subvention non remboursable octroyée par l'Etat. Depuis cette date, ma famille est ballottée puisque nous sous-louons des appartements à raison de cinq mille dinars le mois auprès des particuliers et nous attendons toujours la livraison du fameux F4 !". D'autres interlocuteurs nous font part de leur calvaire qui perdure dans l'indifférence totale, car les opérateurs économiques trouvent toujours la parade pour justifier leur retard énorme : cherté des matériaux de construction, manque de main-d'œuvre qualifiée, non-versement des tranches d'argent par certains souscripteurs, difficultés de trésorerie, etc. Un jeune cadre déverse sa colère : “Je devais réceptionner mon logement en 2008 et j'étais en règle avec le promoteur immobilier qui a cessé les travaux pour des raisons indéterminées. Faute de logement, mon mariage est reporté aux calendes grecques et ma belle-famille s'impatiente". Nous avons effectué une virée au pôle sud du chef-lieu de wilaya et nous avons constaté de visu que des milliers de logements, toutes formules confondues, sont en voie de réalisation depuis six, sept et même dix ans ! La situation empire chaque année, au grand dam des familles concernées, qui s'estiment escroquées. Aussi, les souscripteurs ont décidé de créer des associations agréées par les pouvoirs publics et ils ont convenu d'ester en justice les entreprises défaillantes. Déterminés à arracher leurs droits, ils commencent à s'organiser, à consulter des avocats et à saisir les autorités locales et les pouvoirs publics. H B Nom Adresse email