RESUMé : Dr Kamel est heureux de la voir et qu'elle accepte de déjeuner en sa compagnie. Mais c'est compter sans son responsable qui a plusieurs rendez-vous. Il s'oublie. Fouzia n'a pas fait de pause de toute la journée. Sur l'insistance de Dr Kamel, elle appelle son responsable. Il remarque l'heure avancée et la libère. Fouzia et Dr Kamel sortent ensemble du bureau... - Heureusement que tu m'as écouté et que tu lui as parlé, sinon tu serais encore au bureau ! remarque-t-il. Tu dois avoir faim ! - Je prendrais bien un lait au chocolat, répond Fouzia. Et des croissants ! Je meurs de faim... - On reste dans le quartier ou on se rend à la place Audin ? - Va pour la place Audin, dit-elle. Il y a des salons de thé où il fait bon s'attarder ! Ils se rendent au parking où ils partent dans une belle voiture noire. Fouzia rit doucement. Ce n'est pas la première fois qu'elle la monte mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'elle a vu sa couleur. - Qu'est-ce qui te fait rire ? l'interroge Dr Kamel. - Je me suis rendu compte que ta voiture est noire ! L'autre fois, je ne l'avais pas vue ! Il se rappelle qu'elle était pliée de douleurs. - On t'aurait emmenée à dos d'âne que tu ne l'aurais pas vu ! Tu souffrais ! - C'est gentil de nous avoir emmenées, dit-elle. - C'est la moindre des choses que je pouvais faire, répond-il en lui jetant un coup d'œil. Tu vas mieux maintenant ? - Oui... Fouzia redevient pensive. Elle est passée par une période très sombre. Pendant des semaines, elle a cru devenir folle tant elle se sentait perdue, devant une impasse. Elle a renoncé à se battre contre son cousin, car aucune loi ne lui aurait permis de rester dans ce studio qu'elle aimait tant. Elle soupire bruyamment et tourne la tête, regardant les passants. Dr Kamel pose la main sur la sienne, comme pour la rassurer. Comme pour lui rappeler qu'il est là. Pour elle... Elle l'aurait retirée s'il ne l'avait pas lâchée pour passer la vitesse. - Tu avais des soucis que tu ne voulais pas partager, remarque-t-il. Je voudrais bien savoir... Quand j'étais venu te voir, tu avais piqué une de ces crises, ya latif ! Je m'en suis voulu de t'avoir mise dans la gêne ! Mais il y a des choses que je voudrais comprendre ! - Par exemple ? - Pourquoi vis-tu seule ? Fouzia secoue la tête, des larmes contenues dans les yeux. - Je suis orpheline... - Ah... Je suis désolé, dit-il en posant de nouveau la main sur la sienne. Je ne savais pas ! - Personne ne sait, soupire-t-elle. Il y a si longtemps maintenant ! J'ai perdu ma famille lors du tremblement de terre d'El-Asnam ! - Ma chère Fouzia, je suis peiné de l'apprendre, dit-il en lui pressant la main dans la sienne. Ça a dû être terrible ! Qu'ils reposent en paix ! - Incha Allah ! Tu sais, même si ça fait longtemps, ils me manquent beaucoup, lui confie la jeune fille. Certains jours plus que d'autres ! Ces derniers temps, j'ai souvent pensé à eux ! Je me demande comment aurait été ma vie si la malchance m'avait épargnée ! S'ils auraient pu me protéger des coups bas des gens malintentionnés ? - S'il est écrit le malheur, personne, pas même tes parents, n'aurait pu changer le cours du destin ! Grâce à Dieu, tu t'en es sortie ! Et puis, ajoute-t-il très grave, à partir de maintenant, si tu le veux, je serai toujours là pour toi ! J'étais sérieux quand je te parlais mariage l'autre fois ! Tu me plais, je vois en toi la femme que j'ai toujours rêvé d'avoir ! - La femme idéale ou l'homme idéal, ça n'existe pas ! réplique Fouzia. L'amour fou aussi ! Je ne crois pas qu'un homme ou une femme puisse tout abandonner, tout sacrifier par amour ! - Ma chère, je crois que tu n'as jamais aimé au point de tout remettre en question ! remarque Dr Kamel. Je suis la preuve vivante que par amour, on peut commettre des folies ! - Ah bon ! Raconte un peu quel crime tu as commis par amour ! le prie-t-elle, piquée par la curiosité. Tu as comploté ? Ou trahi ta famille ? Tes amis ? Tu as tué ? Dis, tu n'es pas un psychopathe ? (À suivre) A. K. Nom Adresse email