RESUMé : Les derniers jours, Fouzia a visité les pensions et a arrêté son choix à l'une d'elles, située à la place du 1er-Mai. Elle a bien de la peine, mais s'efforce à garder la foi. Elle a bien survécu à un tremblement de terre, à la mort de ses parents et celle de son oncle. Sa vie n'est pas finie. Elle veut couper avec le passé et aller de l'avant. Le lendemain, elle n'est pas surprise de trouver Dr Kamel... - Que me vaut cette visite matinale ? l'interroge-t-elle en souriant, tout en ouvrant la porte de son bureau. - Je voulais de tes nouvelles... Ton sourire me rassure un peu ! Je craignais que ma visite ne t'enchante pas ! Alors, comment vas-tu ? - Grâce à Dieu, je vais bien ! - Je suis content de te voir aussi sereine. L'autre fois, tu étais fâchée après moi... Dis, ça va mieux dans ta vie ? - Oui, répond-elle avant de plisser le front, se rappelant son audace, en lui rendant visite à une heure tardive. Tu as bien fait en ne te montrant pas ces derniers jours ! J'étais dans une humeur de chien ! - Je suis heureux de voir que tu t'es adoucie ! plaisante-t-il. Tu ne sors pas les crocs et les griffes ! Je n'ose pas imaginer comment je me serais retrouvé... Fouzia, dis, acceptes-tu de déjeuner avec moi ? - Oui, pourquoi pas ? réplique-t-elle. Dr Kamel sourit et soupire de bonheur. - C'est tout ce que je rêvais d'entendre ! Je t'attendrai à la réception si tu es d'accord ? - Non, à côté des arrêts, dit-elle. Je ne veux pas que mes collègues jasent ! - Comme tu voudras... Je te laisse travailler, dit-il. Si tu veux discuter, tu as mon numéro de poste ! - Oui, je le connais ! Mais elle n'a pas l'intention de l'appeler. Elle le regarde sortir et se met au travail. Elle est un peu surprise par sa propre réaction. Elle a accepté de le revoir, alors qu'il y a quelques jours, elle refusait. Elle sait qu'il est sensible à son charme, et après ces jours de solitude et de soucis, sa présence insistante lui remonte le moral. Il n'est pas au courant de ses soucis et il n'est pas en train d'abuser de la situation. Il s'intéressait à elle depuis qu'elle s'était trouvée mal, au bureau. Elle reçoit beaucoup d'appels et s'efforce de se concentrer. Le responsable pour lequel elle travaille a plusieurs rendez-vous et elle ne pourra pas sortir déjeuner. Dr Kamel a appelé à deux reprises pour lui rappeler leur rendez-vous. - Je ne peux pas, chuchote-t-elle. Tant qu'il ne sera pas sorti, je ne pourrai pas te rejoindre ! - Je t'apporte un sandwich ? Une pizza ? Tu as une préférence ? - Non, je ne peux rien avaler maintenant, dit-elle. - On se retrouve après le boulot ? - Oui, promet-elle avant de raccrocher. La dernière réunion semble s'éterniser à son goût. Il l'appelle plusieurs fois à son bureau, lui donne du travail. Il n'a pas remarqué l'heure avancée de la journée. Des employés quittaient déjà leur bureau. Des collègues passent pour lui rappeler qu'elle a assez donné de la journée. Elle leur désigne la porte communicante avec le bureau de son responsable. Même Dr Kamel vient. Il s'impatiente et parle fort, comme pour attirer l'attention. - Je t'attends depuis des heures ! Tu dois être morte de faim ! Allez, prends tes affaires et partons d'ici ! - Je ne peux pas ! Et ce n'est pas dans ses habitudes de tarder. Alors, ajoute-t-elle, je peux attendre qu'ils aient fini... - Appelle-le et demande-lui s'il a besoin encore de toi ! Allez, fais-le ! Fouzia s'exécute sur-le-champ. - Excusez-moi monsieur, avez-vous encore besoin de moi ? - Non. Vous pouvez partir, dit-il. Excusez-moi de vous avoir retardée ! Je n'ai pas remarqué l'heure ! - Ce n'est rien. Bonne fin de journée monsieur ! Elle éteint son PC. Dr Kamel a saisi sa veste et l'aide à l'enfiler. Ils sortent ensemble. Elle est trop soulagée d'être hors du bureau pour remarquer qu'il y a encore des collègues à l'extérieur et qu'ils les voyaient ensemble... (À suivre) A. K. Nom Adresse email