Un grand hommage a été rendu, récemment, au cheikh El-Hadj Mohamed El-Mokrani, l'un des instigateurs de l'insurrection contre l'occupant français en 1871, à la faveur d'une cérémonie de recueillement organisée, comme chaque année, dans son village natal, la kalâa des Ath Abbès, à Ighil Ali. Cette journée commémorative s'inscrit dans le cadre de la célébration du 142e anniversaire de la disparition de ce précurseur de la résistance armée contre le colonialisme français, tombé au champ d'honneur le 5 mai 1871, au cours d'une grande bataille livrée à Oued Souflat, dans la région de Bouira. Des descendants et proches de la famille d'El-Mokrani, des chercheurs universitaires, d'anciens cadres de la nation, mais aussi de simples citoyens ont tenu à assister à cette cérémonie de recueillement, qui se veut un hommage à la hauteur de la personnalité du cheikh El-Mokrani. Ils sont venus d'Alger, de Tissemsilt, d'Oum El-Bouaghi, de Batna, de Khenchela, de Bordj Bou-Arréridj, de Sétif, de Béjaïa et même de Tunisie. Bien qu'aucun officiel n'ait daigné prendre part à ce rendez-vous significatif, d'anciens hauts responsables de l'Etat, à l'image du moudjahid Ali Haroun et l'ex-sénateur de Béjaïa, Nacer Mokrani, se sont fait le devoir de se déplacer à la kalâa des Ath Abbès pour s'incliner à la mémoire de l'ancien compagnon de lutte de cheikh Aheddad, un autre commandant de l'insurrection de 1871. Prenant la parole devant le tombeau de cheikh El-Mokrani, au centre du village El-kalâa, Ali Haroun retracera succinctement l'histoire de l'insurrection de 1871, tout en mettant en exergue le parcours valeureux de ce résistant de la première heure contre l'occupation de son pays. “Considérée comme la plus importante insurrection contre le colonialisme français, la révolte des Mokrani, déclenchée le 16 mars 1871, fut menée par cheikh Mohamed El-Mokrani, son frère Boumezrag El-Mokrani et cheikh El-Haddad, chef de la confrérie des Rahmaniya. Pas moins de 250 tribus de cette région de Kabylie se soulevèrent à l'époque. Néanmoins, l'armée coloniale riposta par une répression des plus féroces : des milliers d'Algériens tués, de nombreux déportés, d'importantes confiscations de terres", a relaté en substance l'ancien membre du Haut comité d'Etat (HCE). K O Nom Adresse email