Les citoyens se rendent à l'évidence que ces décharges constituent un danger pour l'environnement et la population La situation alarmante dans laquelle se trouve la décharge communale d'Azaghar, dans la daïra de Bouzeguène, à quelque 40 km de Tizi Ouzou, appelle les autorités locales à prendre des mesures urgentes pour arrêter la propagation des déchets de toutes sortes provenant d'une dizaine de communes. La décharge est livrée à une anarchie indescriptible du fait que des dizaines de chargements d'ordures provenant des communes d'Illoula Oumalou, de Souama, de Mekla, d'Azazga, d'Ifigha et même des villages de Aïn El Hammam, sont déposés sur le bord du chemin communal, entraînant un important et dangereux rétrécissement de la chaussée. Au vu de la gravité du débordement de la décharge d'Azaghar, et du risque d'obstruction du chemin intercommunal qui relie Bouzeguène aux localités de Tizi Ouzou, Azazga et Aïn El Hammam, la pollution risque de nuire à la santé de la population et de l'environnement en général. La décharge qui devrait être quotidiennement contrôlée est malheureusement devenue ingérable. Les agents qui exercent sur le site ne savent plus à quel saint se vouer. Selon un agent contacté sur place, des défilés de tracteurs, de camions et autres camionnettes, viennent décharger leurs déchets, des gravats voire même de la terre de remblais pour redémarrer en trombe de peur d'être identifiés. Le portail d'entrée de la décharge est obstrué, pilier défoncé par la benne d'un camion et le grillage éventré. L'APC ne dispose pas d'engins pour enlever quotidiennement les déchets déposés sur la voie. Au-delà de l'indisponibilité d'engins, les citoyens de Bouzeguène se rendent à l'évidence que la décharge d'Azaghar constitue un grand danger. Ne faudrait-il pas penser à la délocaliser ? Bouzeguène : la décharge d'Azaghar menace la région Au quotidien, plusieurs tonnes d'ordures sont déposées à la hâte et les usagers de la route ne cessent de se plaindre des nuisances consécutives aux débordements de la décharge d'ordures d'Azaghar, mitoyenne du chemin qui relie Bouzeguène au chef-lieu de wilaya. De la fumée dense, des odeurs nocives, de la gadoue, de la terre éparse, des blocs de béton, et parfois même des objets contondants, en métal ou en plastique, sont abandonnés en plein chemin, obligeant les automobilistes à freiner et à slalomer dangereusement pour éviter le danger. Alors que la saison estivale n'est pas encore là, la zone de décharge est balayée par un air lourd d'odeurs nauséabondes. De quoi enclencher des vomissements chez les plus sensibles. Il serait peut-être temps de penser autrement au problème des ordures ménagères au niveau de Bouzeguène ou de toute la wilaya de Tizi Ouzou. Le projet de construction d'un CET pour le traitement et l'incinération des déchets, prévu dans la région, apparaît comme une nécessité absolue. Des spécialistes en la matière sont unanimes à affirmer que ce genre de traitement de déchets ne menace pas l'environnement et la santé publique. Cette station de traitement mettra définitivement un coup d'arrêt à la prolifération des déchets qui polluent et empoisonnent la vie des citoyens. Cela permettra aussi de créer de nombreux emplois dans la région, et, comme cela se fait sous d'autres cieux, on pourra même mettre à profit ces déchets pour produire de l'énergie “propre". Boghni : enfin un projet de CET ! En fait, à Boghni, importante daïra relevant de la même wilaya de Tizi Ouzou, après une longue attente, le fameux projet de centre d'enfouissement technique (CET) d'ordures ménagères, a été finalement lancé depuis quelques jours. Tout comme ceux de Ouacif et de Draâ El-Mizan, le futur CET va soulager les quatre communes d'Assi Youcef, Bounouh, Boghni et Mechtras qui souffrent énormément de leurs décharges sauvages parfois improvisées tout près des habitations ou encore aux abords du parc national du Djurdjura. On citera, à titre d'exemple, cette grosse décharge située sur les hauteurs d'Assi Youcef au lieudit La Carrière. Des monticules de détritus et de gravats de tout genre sont jetés en pleine nature si bien que même les sources d'eau qui se trouvent dans les alentours risquent d'être polluées. C'est dire queb ce projet arrive à point nommé pour réduire le taux de pollution et préserver l'environnement surtout que l'incinération de ces tas d'ordures ne fait qu'aggraver les maladies respiratoires dont souffrent les asthmatiques. “Quand on incinère les ordures de la décharge, personne ne peut ouvrir les fenêtres et respirer l'air pollué en raison de la fumée. A quand la réalisation de ce CET?", s'interroge un habitant de la cité LSP située près du CW 128. Le projet en question est en cours au lieudit Ichiouache, tout près d'un massif forestier. Selon une source locale, les travaux ont atteint environ 30% d'avancement. Le site qui n'a soulevé aucune opposition s'étend sur soixante-treize hectares d'après la première étude. Le CET, à lui seul, est d'une une superficie de cinquante hectares alors que le reste est réservé aux autres annexes du centre. Tout comme les CET déjà opérationnels à travers la wilaya, celui de Boghni contribuera certainement à l'éradication des dizaines de décharges sauvages éparpillées sur tout le territoire de la daïra. “La situation environnementale est insupportable et incontrôlable en voyant tous ces dépotoirs qui enlaidissent nos villes et nos villages. Il est temps de prendre en charge ce volet. Notre wilaya n'a que trop souffert de ce laxisme", nous a confié un responsable de la direction de l'environnement pour laquelle tout est possible si seulement tous les concernés jouaient le jeu. C.Oukaci/O.Ghilès Nom Adresse email