Après les mises en garde des politiques quant à la gabegie dans les dépenses publiques et l'éventualité que les cordons de la bourse risquent de sauter, c'est au tour du premier responsable de la société nourricière de tirer la sonnette d'alarme, en l'occurrence le patron de Sonatrach. Cette dernière, tient-il à le rappeler, n'est plus en position de force pour fixer ses prix de gaz. L'offre est supérieure à la demande et la tendance concernant les prix est baissière. Le message est on ne peut plus clair en direction des pouvoirs publics qui puisent l'essentiel de leurs besoins pour répondre à des dépenses de fonctionnement plus budgétivores que jamais. Calmer la rue et acheter la paix sociale ont un prix certes, mais donner sans contrepartie, c'est aussi mal gouverner. La solution et il n'y a qu'une seule : une économie alternative qui a pour nom l'entreprise. Le devenir de l'économie nationale dépend de l'importance que veut donner l'Etat à l'entreprise, quel que soit son statut juridique. Seules conditions : créer de l'emploi et de la richesse. C'est pourtant un pari facile à mettre en œuvre, d'autant que l'Etat dépensier a dépassé les limites d'un endettement gérable et qu'il est temps pour lui de prioriser d'autres missions d'envergure comme l'investissement social, superstructures indispensables pour un Etat moderne, à l'exemple du développement humain sous toutes ses facettes. À ce rythme, le bas de laine jalousement entretenu risque sous peu de fondre comme neige au soleil ou comme les prix du gaz dans un marché mondial en récession. Ce qui est réconfortant et met mal à l'aise, à la fois, c'est que les décideurs perçoivent nettement les signaux d'alerte et en sont conscients, mais l'absence de réaction à même de créer une dynamique rapide qui se fait attendre alourdit le retard déjà pris par des décisions antérieures comme celles prises par la LFC 2009 (Crédoc, 51/49%, entre autres). Cinq ans après, les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous comme l'érection d'entreprises publiques championnes qui devraient servir de dalles porteuses pour les autres intervenants économiques, considérés comme des supplétifs. À vouloir trop jouer les apprentis-sorciers de laboratoire, ce qui subsiste de l'économie nationale part à la dérive par faute d'ancrage, d'encouragement et de confiance. La crise est bien aux portes du pays, même si certains juraient par leurs grands dieux qu'elle ne nous atteindrait pas. Notre économie et notre survie dépendent totalement de la bonne santé des autres. Quant à Sonatrach, à trop vouloir charger sa monture qu'à la fin, elle jette sa charge et rue dans les brancards. O A [email protected] Nom Adresse email