Une représentation de danse contemporaine a été présentée, mardi à Alger, par la Belge Monique Lenoble. Dans son spectacle, le metteur en scène a mêlé danse, projection vidéo et une performance make-up pour dévoiler le vrai et le faux du visage de l'homme. Dans le cadre de la 14e édition du Festival culturel européen, la Fédération Wallonie Bruxelles a présenté en avant-première mondiale, avant-hier à la salle Ibn Khaldoun, le spectacle “Des masques". A cette occasion, la ministre de la Culture belge, Fadila Laaman, l'adjoint du maire de Bruxelles, Fouzia Hariche Echevine, ainsi que les représentants de la Fédération Wallonie Bruxelles à Alger étaient présents à cet événement dédié à l'Algérie. Cette coproduction de “Cultura Europa" et “Reg'art" a été mise en scène et écrite par Monique Lenoble. “Des masques" dévoile le visage de l'homme, sans ce maquillage qui cache le vrai ou le faux. Dans une projection vidéo, le metteur en scène et le danseur David Baele font voyager le public dans les années 1960. Des visages tatoués en noir et blanc défilent tout au long de la première demi-heure. Plusieurs portraits de l'acteur et réalisateur allemand Wolfram Mehring font découvrir les nombreuses facettes du visage et ses expressions. Chaque image est accompagnée d'une chorégraphie “géométrique, mécanique, organique et statique". Dans le noir sur scène, le danseur est en communion avec ces masques, il transmet avec son corps chaque expression de ces visages qui dévoilent l'anxiété, le bonheur ou alors la colère. La musique est en parfaite harmonie avec la chorégraphie (entre musique classique et contemporaine), les rythmes sont lents et commencent à monter crescendo avec l'humeur exprimée. “Chaque ligne du visage m'a inspiré un sentiment, une émotion traduite par une attitude imaginée et chorégraphiée", explique Monique Lenoble sur le communiqué de presse. Et d'ajouter : “Un geste, un son, un mouvement filmé, une alchimie de rythmes, de sons, de danse." Dans cette œuvre, elle déshabille les hommes et permet à leur “moi" de refaire surface, elle fait tomber ces masques du quotidien qui voilent la face de chacun pour se fondre dans la masse de la société. Cette artiste belge n'en est pas à son premier spectacle, elle a à son actif plus d'une trentaine d'œuvres de théâtre, événement, mode, performance, expos et scénographies. Artiste accomplie, Monique Lenoble a réalisé de nombreux films (longs et courts métrages et vidéo). Elle compte aussi une cinquantaine de rôles au théâtre et une dizaine au cinéma. Pour la seconde partie, un autre personnage rejoint la scène Bouzouk (make-up performance). Des années 1960, l'assistance se retrouve plongée dans le monde actuel, avec la projection d'un vidéo clip “The believers". Sur une musique électro et pop, des masques animés en couleurs (bleu, rouge, jaune, orange...) et des textes passent en boucle. Ces masques représentent la situation actuelle de l'homme moderne, entre sourire, pleurs, étonnement, machiavélisme, joie, angoisse. Le public peu habitué aux performances du genre contemporain a commencé à quitter la salle au bout des trente premières minutes, alors qu'il aurait pu découvrir une belle histoire sur l'être humain (démasqué). La fin de la représentation a été marquée par la jolie performance du make-up, Bouzouk, et les textes de Monique Lenoble qui indique dans sa vidéo : “Métamorphosant ces joues, ce front, cette bouche, ces yeux qui seront figés à jamais par le masque de la mort." H M Nom Adresse email