Une plus grande diversité des formes artistiques, en plus de l'habituelle invitation à la découverte des musiques traditionnelles d'Europe et des concerts de jazz, aura marqué le 14e Festival culturel européen qui se tient à Alger du 10 au 29 et, pour la première fois, à Oran et Annaba. Ce rendez-vous, devenu incontournable dans le paysage culturel de la capitale, a été organisé dans deux salles algéroises augmentant la capacité d'accueil du public, venu nombreux aux spectacles de musique (folklorique, moderne ou fusion des deux), de danse et de théâtre, proposés par les seize pays européens participant à cette édition. Le 4e art s'est invité pour la première fois au festival avec la prestation de la troupe britannique «English theatre company» (Compagnie anglaise de théâtre), qui a présenté une pièce ludique et éducative destinée à promouvoir et à faciliter l'accès à la langue anglaise. Dans un registre plus élaboré, le spectacle Masques de la metteure en scène Monique Lenoble, a représenté la délégation de Wallonie- Bruxelles avec une œuvre résolument moderne, explorant le monde de l'irrationnel à travers une longue série de masques diffusée en vidéo projection. La musique jazz a été présentée sous différentes formes inspirées de ses origines dans les années 1930 avec une subtile touche de modernité, comme chez le trompettiste italien Flavio Boltro et son quintet, ou mélangé à la saoul avec un retour aux fondamentaux de cette musique, dans la performance du groupe «Nicola Conte Combo» qui a ouvert le festival. Devenues au fil des éditions un cachet musical du festival, les musiques traditionnelles européennes ont été présentées dans toute leur diversité, fusionnées au jazz ou encore à des styles latino à l'exemple de la prestation de Silvia Pérez Cruz et Javier Colina Trio (Espagne) qui ont présenté un voyage musical métissé, ibérique mais essentiellement afro-cubain et mexicain. Un mélange que l'on retrouve également chez la chanteuse grecque Elli Paspala qui a su allier, avec une grande maîtrise vocale, les ballades douces et nostalgiques de la musique populaire de son pays aux sonorités élaborées du jazz. Plus puriste, le chanteur portugais Gustavo a mis l'honneur le fado, une musique traditionnelle de son pays lors d'un récital qui a réjouit l'assistance, l'invitant à une randonnée dans les ruelles de Lisbonne à travers des mélodies et des poésies sentimentales empruntes de nostalgie et de mélancolie. Dialogue culturel Placé sous le signe du «dialogue des cultures», ce festival a, par ailleurs, vu des artistes européens se produire en compagnie de musiciens algériens à l'exemple du groupe Djamawi Africa et de la chanteuse polonaise Maria Pominaowska qui ont animé un concert où les musiques traditionnelles des deux pays ont été conjuguées à l'unisson dans une fusion harmonieuse et judicieuse. Elève de Hassna El-Becharia, la chanteuse Souad Asla a, pour sa part, choisi de mettre en valeur les coutumes et les traditions ancestrales du Sahara algérien dans des sonorités actuelles lors d'un récital au contenu authentique et à l'esthétique moderne. La 14e édition du Festival culturel européen a pris fin mercredi soir avec le spectacle de danse «Traviata» de la chorégraphe italienne Monica Casadei, inspiré de l'opéra éponyme du grand compositeur italien, Giuseppe Verdi dont on célèbre, cette année à travers le monde, le bicentenaire de la naissance.