“Désormais nous devons militer pour le recouvrement de la liberté dont l'absence, aujourd'hui, représente un réel danger pour le pays", a déclaré le nouveau président du MSP. La nouvelle direction du Mouvement de la société pour la paix (MSP), issue du dernier congrès, assume de plus en plus le basculement du parti dans le camp de l'opposition, après avoir composé pendant longtemps avec le pouvoir. “Le rôle qu'avait joué le parti lors des dernières années n'est plus à l'ordre du jour. Notre rôle d'hier n'est (donc) pas celui d'aujourd'hui", persiste à dire Abderrezak Makri, à l'occasion de la première session sous sa direction du madjliss echourra (conseil consultatif), ouverte hier à Alger. “Nous avions accepté, par le passé, de composer avec le pouvoir dans le seul objectif de rétablir la stabilité et la paix dans notre pays, alors déstabilisé par le terrorisme. Dieu merci, cette question a été résolue et relève donc du passé. Désormais, nous devons militer pour le recouvrement de la liberté dont l'absence, aujourd'hui, représente un réel danger pour le pays. C'est le véritable obstacle qui freine le développement. Désormais, on n'acceptera plus les alliances diaboliques", a prévenu M. Makri qui était le numéro deux du MSP à l'époque de l'Alliance présidentielle qui regroupait alors son parti, le FLN et le RND. Conscient des reproches faits au MSP pour avoir brusquement changé de fusil d'épaule en passant du statut d'un parti pro-pouvoir à celui d'opposant, M. Makri mettra en avant la dimension méthodologique qu'il classe parmi les variables du parti, donc loin d'être une constante. Il rappellera que les constantes du MSP restent liées à, d'une part, sa “dimension divine", à comprendre l'appartenance du parti à la mouvance islamiste, et sa dimension nationaliste, d'autre part. “Oui, nous avons depuis longtemps choisi d'être un parti islamiste, et rien, ni personne ne pourra nous ébranler, ni nous faire changer d'avis sur ce choix (...) Ceci, tout comme nous n'accepterons de recevoir de leçons de patriotisme de personne", a-t-il commenté. L'allusion est claire. Pour ce qui est des “variables" au MSP, son nouveau leader parlera, par ailleurs, de la “dimension institutionnelle" qui, selon lui, change d'un contexte à l'autre. M. Makri, qui reproche à l'actuel pouvoir l'unilatéralité de la décision, chasse-gardée du président Bouteflika qu'il ne citera pas, entend par dimension institutionnelle la position de son parti par rapport aux institutions du pays. Croyant que son parti avait, par le passé, contribué à “sauver" ses institutions, il se projette désormais à les “rééquilibrer". Pour ce faire, il table d'ores et déjà sur les prochaines législatives... F A Nom Adresse email