L'Alliance présidentielle n'est pas une fusion de trois partis dans une seule formation. Il s'agit de partis qui ont des positions communes et différentes par rapport à certains dossiers. La ligne de conduite au sein de l'Alliance est unique et nous devons la respecter », dira Abderrezak Makri. Pourtant, le président du MSP Bouguerra Soltani, a souligné jeudi passé, lors d'une rencontre, que leur combat contre l'amendement du code de la famille peut être placé au-dessus de l'Alliance présidentielle. Ces propos peuvent sous-entendre le retrait du MSP de l'alliance dans le cas où le Président appliquerait la décision portant sur l'amendement. M. Mokri a réfuté ces déclarations en se défendant que les journalistes ont le droit de faire leur propre lecture. Selon lui, il est impérativement nécessaire de faire la distinction entre les groupes formant l'alliance et le point de vue de chacun d'eux concernant un sujet. « Nous sommes pour un amendement du code de la famille mais pas de cette façon. A cet effet, nous avons une alternative, c'est-à-dire un projet d'amendement qui répond à nos valeurs et à nos constantes », dira notre interlocuteur. Les grandes lignes de ce projet seront annoncées prochainement. La nouvelle proposition du MSP sera-t-elle prise en considération par le président de la République et ce dernier acceptera-t-il une telle alternative ? A cette question, le représentant du MSP révélera que leur formation va faire pression. « Nous allons proposer nos amendements et nous allons suggérer un débat sur les changements que nous proposons », dira M. Mokri, qui n'est toutefois pas convaincu que cette démarche aboutira réellement. A travers cette stratégie, il est évident que le MSP veut se repositionner sur la scène politique et surtout retrouver sa crédibilité auprès de ses militants. Si ce n'est pas le cas, pourquoi autant d'agitation, alors qu'en définitive la formation que dirige Soltani n'a nullement l'intention de quitter l'Alliance présidentielle et encore moins la coalition gouvernementale ? Cependant, il y a lieu de relever un fait important, à savoir comment un parti qui se trouve dans l'alliance et aussi dans le gouvernement rejette un texte élaboré par une seule équipe. Où est la solidarité gouvernementale ? Normalement, le MSP dans ce cas de figure doit se retirer du gouvernement puisqu'il ne partage pas certains points élémentaires. Par ailleurs, concernant le chantage portant sur le dossier de la levée de l'état d'urgence et le code de la famille, un membre du groupe parlementaire du MSP a nié cette information - qui a été pour la précision donné par un membre de ce groupe à l'APN - arguant que les deux textes sont sur deux fronts parallèles. Le premier est lié aux libertés et l'autre aux constantes nationales. « Il n'y a aucun lien entre les deux textes qui sont importants donc nous ne pouvons marchander », a-t-il affirmé. Rappelons juste qu'un député a confirmé ce chantage en précisant qu'en politique tout est permis...