RESUME : Si Salima s'est faite à sa nouvelle vie, ce n'est pas le cas de Karim qui pense toujours à son père. Un jour, il tombe sur des félicitations dans un journal. Il a reconnu son père. Il perd connaissance. Il est emmené aux urgences de l'hôpital. Salima ne comprend pas ce qu'il lui arrive… 25e -Enfin, soupire Salima en essuyant ses larmes. J'ai eu si peur ? Dieu merci, il va mieux ! Elle a craint le pire. À l'hôpital, le médecin des urgences avait parlé d'un problème de cœur. Il le disait fragile. Elle avait voulu entrer au service de réanimation mais deux infirmières lui en avaient interdit l'accès. Durant près d'une demi-heure, elle était restée près de la porte, espérant entendre le moindre bruit. La moindre phrase prononcée… - Il va vraiment mieux ? demande-t-elle au docteur. - Oui. - Je voudrais le voir… - Il est conscient, la rassure-t-il. Seulement il est très faible. Vous ne devrez pas tarder ! - Il ne va pas rester ici ? - Si, réplique le docteur. Nous allons le garder en observation, quelques jours… Le temps d'effectuer d'autres examens. Je crains qu'il ne fasse un autre malaise… - Alors, c'est grave ? Je croyais que c'était juste un malaise. Le médecin tente de la rassurer lorsqu'elle fond en larmes, en se prenant la tête, le souffle coupé. - Non, non… Madame, même s'il est malade, actuellement, lui rappelle-t-il, il existe des traitements. Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien. - Inch Allah ! Je voudrais le voir… Le médecin des urgences refuse. - Il y a une salle d'eau, au fond. Allez vous rafraîchir le visage ! Il ne doit pas vous voir dans cet état ! Salima ne se fait pas prier. Elle va se rafraîchir, essuie ses larmes et va à la fenêtre respirer de l'air frais. Dès qu'elle sent ses yeux moins brûlants, elle va au service de réanimation. Elle croise une infirmière qui lui dit de ne pas tarder. - Il ne doit pas se fatiguer… - C'est promis ! Son fils Karim avait été installé dans un box où de nombreux appareillages étaient installés autour du lit. Il y avait un diascope où sa tension et son rythme cardiaque étaient affichés. Le tilt régulier la rassure. Karim paraît endormi lorsqu'elle s'assoit. Mais il ouvre subitement les yeux dès qu'elle prend sa main. Salima aspire un bon coup et tente de ne pas battre des paupières, ne voulant pas que ces larmes coulent. Comment cela a-t-il pu arriver à son fils, si gentil, si aimant ? - Comment te sens-tu chéri ? - Je ne sais pas… J'ai l'impression d'être sur un nuage. - Comment est-ce arrivé ? lui demande-t-elle. Tu as eu mal quelque part ? - Tu ne sais pas. Je regardais le journal quand j'ai vu… L'entrée de l'infirmière ne lui permet pas de poursuivre de donner plus d'explications. - Madame, il doit se reposer, lui rappelle-t-elle. Dites-lui au revoir… Revenez demain. - Je voudrais rester à son chevet, dit Salima. On n'a pas l'habitude d'être séparés. Mais l'infirmière refuse. -Je suis de garde ce soir, lui dit-elle. Je veillerais personnellement sur lui. Rentrez tranquille ! Salima regarde une dernière fois son fils, avant de partir. Ali et le voisin qu'on nommera Boualem l'attendent dans le hall. Le médecin des urgences leur a tout dit. Ils tentent de la réconforter. - Je suis sûr que lors de l'observation, ils ne découvriront aucune anomalie. Karim est fort ! Il tiendra le coup… Salima l'espère aussi. Elle ne supporterait pas de le voir malade. Il souffrait déjà de l'absence de son père… (À suivre) A. K.