La ville d'Azeffoun a rendu ce week-end un vibrant hommage à son fils prodige, Tahar Djaout, ce journaliste talentueux et écrivain emblématique lâchement assassiné par les mains criminelles des obscurantistes islamistes, un certain 26 mai 1993, devant son domicile à Alger, et qui constitue désormais une grande fierté pour sa région natale mais aussi pour toute l'Algérie qui se reconnaît dans le combat de "la famille qui avance". Si l'adage populaire dit que "personne n'est prophète chez lui", le cas de Tahar Djaout dément de manière flagrante ce dicton. Que ce soit chez lui à Oulkhou, son village natal qui relève de la commune d'Aït-Chaffa, ou Azeffoun, sa terre de prédilection, et partout ailleurs en Algérie ou au niveau international, ce brillant journaliste est souvent considéré avec beaucoup de respect et de considération. Son parcours exemplaire est devenu un cas d'école. La philosophie et les pensées progressistes de ce romancier de renommée internationale sont immortelles à un tel point que le flambeau de son combat est repris par des milliers d'autres Algériens. "Mes connaissances doivent profiter à mon pays, l'Algérie. C'est ma patrie. C'est elle qui en a besoin." C'est ainsi que répondait Djaout à sa sœur, Nna Tassadit, quand celle-ci lui demandait à l'époque pourquoi il n'est pas resté en France pour travailler et se mettre à l'abri. Dans son village, Oulkhou, il jouissait d'une grande estime populaire, lui qui était, dit-on, d'une modestie exemplaire. "Il venait d'Alger à Azeffoun rien que pour prendre part activement aux travaux d'utilité publique initiés par le comité de village d'Oulkhou, au milieu des siens", se rappelle encore sa sœur aînée. Et c'est pour rendre un hommage particulier en ce 20e anniversaire de sa tragique disparition qu'un programme commémoratif riche et varié a été concocté pour une durée de trois jours par l'association culturelle Thimezguida Nath Illoul d'Azeffoun et du centre culturel de la même localité qui porte fièrement et depuis quelques années déjà le nom de l'illustre écrivain. Lors de l'allocation d'ouverture, le chef de la daïra d'Azeffoun, M. Bouhait, avait affirmé que "ce n'est pas une tâche aisée que de rendre hommage à une grande personnalité de l'envergure de Tahar Djaout. Son combat a marqué l'Algérie d'une empreinte indélébile". Des témoignages de citoyens qui l'ont connu de son vivant et des membres de sa famille ont également été apportés à l'occasion. Une visite solennelle a été effectuée dans son village natal dans la matinée d'hier vendredi. Après avoir observé une minute de silence en hommage au brave d'Oulkhou, une gerbe de fleurs a été déposée sur sa tombe. Le moment fort de cette journée a été la déclamation par sa sœur Nna Tassadit de poèmes écrits par la défunte mère de Tahar Djaout en l'honneur de son vaillant et regretté fils. Des vers déchirants d'une mère qui déplore la mort insurmontable d'un fils tant aimé. Une onde de choc émotionnelle avait alors envahi la foule composée de citoyens et de proches de Tahar Djaout venus en nombre assister à l'événement. Pour rappel, cet hommage se poursuivra encore aujourd'hui au centre culturel Tahar-Djaout d'Azeffoun avec plusieurs activités artistiques au programme, notamment des récitals poétiques, des monologues animés par des jeunes talents d'Azeffoun alors qu'une pièce théâtrale de la troupe Amyane du centre culturel d'Azeffoun sera jouée ce soir à 20h30, en plein air, au niveau du front de mer, et ce, avant la clôture solennelle de cette manifestation culturelle qui sera scellée de fort belle manière par un grand gala artistique. A I Nom Adresse email