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DEBAT SUR LE TITRE AU SEIN DE L'UNIVERSITE
Emérite ou émérite pas
Publié dans Liberté le 23 - 06 - 2013

Depuis un certain temps, le titre de professeur émérite soulève les passions. Certains professeurs sont même en colère.
En effet, bien que le titre fût institué par le décret exécutif n°08-130 du 3 mai 2008, la procédure de sélection n'a été mise en place qu'en septembre 2012, soit presque cinq années plus tard. L'on peut se poser alors la question sur les raisons de la non-application des dispositions transitoires d'un décret exécutif, le Conseil d'éthique et de déontologie de la profession universitaire ayant été défini comme l'organe devant donner l'avis. Beaucoup de professeurs qui remplissaient les conditions (ayant déjà exercé plus de vingt années en qualité de professeur) avaient pensé à l'époque que cela n'était qu'une simple formalité.
Le décret exécutif n°08-130 du 3 mai 2008 portant statut de l'enseignant chercheur prévoit dans l'article 52, le titre de professeur émérite dont les conditions de nomination (art. 55) sont : "Sont nommés au titre de professeur émérite, après avis de la commission nationale de l'éméritat, les professeurs remplissant les conditions suivantes :
- quinze années d'exercice effectif en qualité de professeur ;
- avoir encadré jusqu'à leur soutenance des doctorats et/ou des magistères en qualité de directeur de thèse, depuis sa nomination dans le grade de professeur ;
- avoir publié des articles dans des revues scientifiques de renommée établie depuis sa nomination dans le grade de professeur ;
- avoir publié des ouvrages à caractère scientifique et/ou des polycopiés, depuis sa nomination dans le grade de professeur".
Les dispositions transitoires du même décret prévoient la nomination au titre de professeur émérite "des professeurs justifiant, à la date d'effet du présent décret, de vingt (20) années d'exercice effectif en cette qualité ainsi que de productions scientifiques et pédagogiques depuis l'accès au grade de professeur, après avis du conseil d'éthique et de déontologie de la profession universitaire".
Le décret exécutif 09-259 du 11 août 2009 fixe les modalités de nomination au titre de professeur émérite. Les articles 2 et 3 stipulent que "le professeur (ou hospitalo-universitaire) émérite est nommé par décret, sur proposition du ministre chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, après avis de la Commission nationale de l'éméritat, parmi les professeurs justifiant des conditions fixées à l'article 55 du décret exécutif n°08-130 du 3 mai 2008 susvisé".
L'article 6 fixant la durée à 5 ans renouvelable n'est par contre pas approprié, car quand on est professeur émérite, on doit le rester à vie. Les dispositions transitoires du décret n°08-130 du 3 mai 2008 devaient donc être exécutées pour permettre la mise en place de la commission de l'éméritat.
En septembre 2012, les professeurs qui le souhaitaient étaient appelés à constituer un dossier de candidature dans un court délai. Des retardataires avaient demandé plus de temps, induisant des retards supplémentaires.
Enfin, après une longue attente, des fuites avaient fait croire que toutes les candidatures avaient reçu un avis favorable, et des collègues avaient été même félicités. Puis des rumeurs disaient que les résultats étaient contestés, car les noms de certains professeurs ne figuraient pas ou que l'on ait retenu d'autres ne remplissant pas les critères de production. Certaines personnes remettaient même en cause la notion d'éméritat, jugeant qu'il n'y a pas en Algérie de professeurs dignes de ce titre, en considérant qu'il faudrait pour cela être inventeur, producteur de best-sellers scientifiques, etc.
L'eau a coulé sous les ponts sans qu'aucune nouvelle ne soit communiquée pour rassurer les candidats. Puis des appels téléphoniques des facultés avaient demandé aux professeurs ayant retiré leurs dossiers de les redéposer pour une nouvelle étude. Ce qui, bien entendu, a semé une grande confusion, alors que les candidats avaient pensé que les dispositions transitoires avaient été simplement appliquées.
Par la suite, nous avons appris, toujours selon les rumeurs, que le ministère avait fait appel à une commission d'experts internationaux pour réexaminer les dossiers. Comme si on ne pouvait pas trouver au sein des professeurs algériens une dizaine de personnes, éminentes et intègres à même de donner un avis objectif. Pourtant, dans les nombreux comités d'évaluation (commission universitaire nationale, comité sectoriel permanent de la recherche, etc.), ce sont des professeurs algériens qui évaluent les dossiers.
Or, que dit le dictionnaire sur "émérite" ?
Le Larousse dit : "Qui du fait d'une longue pratique est d'une remarquable habileté dans son domaine ; éminent, supérieur, chevronné. En Belgique : se dit d'un professeur d'université qui conserve son titre après avoir cessé d'exercer ses fonctions."
Pour le Petit Robert, "émérite" signifie : "Qui a une longue pratique de la chose, a vieilli dans son emploi ; chevronné, invétéré ; qui par une pratique a acquis une compétence, une habileté remarquable ; éminent."
Selon ces définitions, les professeurs ont bien sûr acquis de l'expérience, d'abord en ayant fait de brillantes études, en obtenant leurs diplômes, en préparant et soutenant leurs thèses, en se documentant pour leur enseignement et leurs activités de recherche. Ils ont tous, à l'exception d'un nombre que je pense être insignifiant, encadré des étudiants pour les stages, les magistères et les doctorats. Ils ont une production scientifique et pédagogique que l'ont peut aisément vérifier et évaluer à travers les ouvrages et/ou polycopiés qu'ils ont réalisés et les publications qu'ils ont faites dans des revues de renommée. Beaucoup ont même participé à la gestion administrative et pédagogique des établissements de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (recteurs, doyens, directeurs, présidents de conseil scientifique ou de comité pédagogique ou de réflexion, locaux ou nationaux, etc.).
Il y a cinquante ans que l'université de l'Algérie indépendante a ouvert ses portes. Certains enseignants, les premiers, alors simples moniteurs, collaborateurs techniques ou assistants, ont participé à la naissance et à l'édification de cette université. Tout en se formant, ils ont contribué à la construction d'instituts ou d'universités, à la définition de filières, à la rédaction des programmes, à la mise en place des enseignements et des activités de recherche, à la rédaction des documents pédagogiques, de cours, de travaux dirigés et de travaux pratiques.
Ils ont passé des thèses, puis à leur tour encadré des jeunes. Ils ont animé des conférences, organisé des manifestations scientifiques, participé à des rencontres nationales ou internationales. Rares sont ceux qui ont couru les postes de responsabilité dans la politique, l'industrie ou la Fonction publique. Comme le disait le ministre Benyahia, beaucoup ont embrassé la profession par vocation. Comme le dit la définition du Petit Robert, ils ont vieilli dans leur emploi, certains ont cinquante années d'université et près de quarante ans de professorat.
Alors de grâce, qu'on cesse de trouver de vains prétextes pour retarder la nomination au titre de professeur émérite auquel on doit accorder la juste signification. Notre ministère doit faire preuve de gratitude envers ceux qui se sont consacrés à l'enseignement et à la recherche et contribué à l'édification de l'université algérienne en la dotant du personnel enseignant indispensable, réussissant à mettre fin à la coopération. Dans beaucoup de secteurs et l'on pourrait citer le ministère de l'Education nationale, on procède régulièrement à la récompense des meilleurs éléments. Dans certains pays, on délivre la médaille du mérite à ceux ayant accompli vingt-cinq années dans la même entreprise. Alors que dire de 50 ans ! Alors rendons la reconnaissance qui est due à nos professeurs.
* Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene,
ancien recteur de l'université
Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou
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