On avait pris la mesure de son talent lors de la première édition du télé-crochet "Alhane wa chabab", où elle était arrivée jusqu'en demi-finale. On a découvert ses talents de comédienne dans Hasna, une adaptation en feuilleton télévisée de la légende d'El-Harraz. On avait également apprécié son naturel et la joie de vivre qu'elle dégageait à chacune de ses prestations scéniques. Et on a attendu avec impatience son premier CD. Elle, c'est Amel Zen. Son album éponyme, une autoproduction, est sorti il y a quelques jours. La qualité première de cet opus est son éclectisme. À la virtuosité des arrangements des 12 titres qui composent l'album s'adjoignent de riches sonorités et des textes écrits dans une belle langue dialectale, qui racontent la vie, entre déboires relationnels, nostalgie du passé et affirmation de soi. Les textes traduisent, en fait, un espoir à toute épreuve. Même si parfois la tristesse s'empare de l'auditeur à l'écoute des paroles, la musique, presque toujours entraînante, vient à sa rescousse. L'album s'ouvre avec "Lyem" (les jours), une chanson écrite par Messaoud Agrane, composée et arrangée par Yanis Djama. A travers ce titre, Amel Zen chante, avec un brin de nostalgie, l'enfance insouciante, la convivialité, et la beauté des rapports humains autrefois. Kan i'koli (il me disait), que l'on a pu découvrir en clip (en noir et blanc), produit par l'artiste elle-même, est un morceau écrit, composé et arrangé par Amel Zen, dans lequel, et sur un air jazzy, elle chante la relation compliquée entre une jeune femme amoureuse d'un beau parleur, qui lui promet monts et merveilles, mais qui finit par transformer sa vie en enfer. Ce morceau est également disponible dans l'album en version remixée par les Crossfaders. On change de style et d'univers avec la chanson Aynek mizanek. Amel Zen met du sel sur le verbe, ses paroles sont plus tranchantes et la musique plus accrocheuse. Aynek Mizanek (écrite, composée et arrangée par Amel Zen), qui est une très belle proposition, oscille entre le rock et le chaâbi, ce qui nous rappelle le style Gourbi-Rock. Sur cet album, assez personnel de l'artiste puisqu'elle y signe six chansons (texte, composition, arrangement), on retrouve des chansons moins rythmées, des ballades qui permettent à Amel Zen de mettre en avant ses qualités vocales et sa sensibilité, notamment Rah, Nar el-kebda (avec une partie slam, signée Yassine Meziane de Slamthine), Yelis i'yourayen, ou encore E'nass rah dans les couleurs du jazz. Malgré les accents pop, et l'atmosphère générale de l'album qui épouse des préoccupations très actuelles, Amel Zen revient vers ses premières amours, le patrimoine et la musique classique algérienne (elle a longtemps été membre d'une association andalouse et a fait partie de deux orchestres andalous), à travers des istikhbar et la reprise d'un morceau du patrimoine intitulé Afnani. Nom Adresse email