RéSUMé : Kamel se culpabilise d'avoir cédé à sa femme et d'avoir acheté une voiture à son fils pour lui éviter les transports en commun. Il regrette. Fouzia tente de le raisonner. Même s'il avait été avec lui, il n'aurait pas pu lui éviter cet accident. Ils se séparent à l'aéroport. Kamel se rend à l'hôpital. L'accueil de sa famille est glacial... - Laisse, dit son vieux père à sa belle-fille qui n'avait pas lâché un mot de tout le trajet. Les reproches, c'est pour une autre fois ! Et il va m'entendre ! Je peux te le jurer ! - Où est-il ?, demande Kamel à Mahmoud sans donner d'explications à sa famille. Il rougit de honte et se détourne d'eux. Il se rend aux urgences. Le personnel des urgences n'est pas surpris de le voir. Un infirmier le mène à la chambre où Idir a été installé. Kamel entre sans faire de bruit dans la pièce. Il a été mis sous sédatif. Le père reste un moment près de lui, gardant sa main dans la sienne. - Grâce à Dieu, tu es en vie ! Idir bouge dans son sommeil. Kamel parle doucement pour ne pas le troubler. - Tu te remettras de tes blessures. Mais sache que je te confisque ta voiture ! Quand tu retourneras à la fac, d'ici quelques semaines, je t'aurais trouvé un petit appartement où vivre durant tes études !, décide-t-il. Tu ne feras plus la navette. Je ne te donnerai plus l'occasion de me donner des sueurs froides ! J'aurais pu faire une crise cardiaque, lui reproche-t-il. J'ai eu si peur pour toi ! Je t'aime mon garçon ! Tu sais, les choses vont changer... Ce n'est pas une promesse en l'air. Kamel a mauvaise conscience. Il veut se racheter. Il a aussi pris conscience de son amour pour sa famille. D'ailleurs depuis cet accident, il passe plus de temps avec sa famille. Son père ne lui a rien reproché, mais son silence est pire qu'une correction. Un jour, il appelle Fouzia qui est sans nouvelle de lui. - Il va bien, il s'en remettra, lui apprend-il. Sa vie n'est pas en danger mais je vais devoir m'occuper de lui ! - Ah !... - Fouzia, dit-il avec hésitation. Il faut que tu comprennes... La jeune femme l'interrompt. - On a toute la vie pour se voir, dit-elle. Je comprends que tu veuilles t'occuper de lui et de ta famille ! Sois tranquille, je t'attendrai ! Kamel promet de la voir dès que tout rentrera dans l'ordre. Idir restera quelques jours à l'hôpital avant de rentrer à la maison où toute la famille prendra soin de lui. Le père a repris ses consultations à la clinique. Il ne sort plus en fin de journée, et même les week-ends il les passe en famille. Ses enfants sont heureux de le retrouver. Sa famille est réunie comme jamais elle ne l'a été. Amina, Zaher et Idir accaparent toute son attention. Kamel leur a offert des portables pour les joindre quand ils sont hors de la maison. Et vice-versa. Quant ils ne l'appellent pas, ils lui envoient des SMS. Fouzia qui s'est remise à le voir de temps à autre remarque que le portable de Kamel ne cesse de vibrer. Elle a conscience que leurs moments de bonheur volés ne sont plus comme avant. Kamel doit souvent leur répondre. Ils n'ont plus cette intimité que rien ne pouvait briser. Ils ont réussi, sans le savoir, à s'immiscer entre eux. Il se retrouve sollicité pour un oui ou un non. Quand il ne doit pas rentrer pour son père qui se fait vieux, c'est pour ses enfants. Les mois, les années ont filé sans qu'elle ne s'en rende compte. Kamel a toujours un prétexte pour écourter leur rencontre, pour reporter leur rendez-vous. Lorsque son fils Idir, qui a fini ses études, décide d'officialiser sa relation avec sa camarade d'études, le père est contraint de s'occuper de tout. Il leur a donné sa bénédiction. Cet heureux événement le contraint à mettre en retrait sa relation avec Fouzia. Celle-ci réalise qu'elle a raté bien des choses dans sa vie. Elle ne s'est pas mariée et n'a pas eu d'enfant qui aurait pu remplir sa vie. Elle n'a pas vu le temps passer, sa vie aussi... (À suivre) A. K. Nom Adresse email