RESUMé : Fouzia revit le tremblement de terre où elle a perdu ses parents. Les moindres souvenirs de ce jour terrible lui sont revenus. Elle était dehors quand la terre a tremblé, lui prenant ce qu'elle avait de plus cher. Elle se rappelle la peine de son oncle qui avait accouru d'Alger et qui l'avait aimée et protégée comme si elle était sa propre fille. Fouzia se prépare pour la nouvelle journée. Elle ne pourrait être pire que ce jour malheureux que les souvenirs ont ravivé d'un coup... Fouzia se rend à son travail tel une automate. Elle est épuisée et elle a peur de l'avenir. Sa tante a appelé au bureau, pour prendre de ses nouvelles et lui confier que son fils et sa famille viendront s'installer chez elle. - Cela te fera de la compagnie, dit-elle à sa tante. Tu pourras profiter de la présence de tes petits-enfants ! - Je suis habituée à être seule ! Fouzia sourit. - Dis plutôt que tu crains de cohabiter avec ta belle-fille ! Il faut un effort de vous deux, dit-elle. Pour que tout se passe bien ! - Je me demande ce qui s'est passé dans la tête du vieux !, lâche el hadja, agacée. Je te jure que je ne comprends pas, mais je n'ai pas le choix ! On devra se supporter ! - En effet ! - Youcef est passé l'autre fois ! Il m'a parlé de ses projets d'avenir, lui rapporte-t-elle. Il m'a aussi dit qu'il passerait te voir ! - Ah !, lâche Fouzia, un peu surprise, vu qu'elle a été très froide avec lui. Il sait où me trouver ! - Oui. Ma tante, je dois finir mon travail... - Quand passeras-tu à la maison ? - Je l'ignore mais dès que j'ai un moment de libre, je te promets de venir ! Fouzia a remarqué que sa tante ne lui a pas demandé comment elle allait faire dans quelques jours. Cela la peine de découvrir qu'elle ne se souciait pas de son avenir. “Il n'y a qu'une mère qui tremble pour son enfant même s'il a cinquante ans, pense-t-elle, le cœur serré. Moi, je suis seule !" Elle tente de se concentrer sur son travail, mais trop de pensées se bousculent dans son esprit et elle fait des fautes que son responsable remarque dans chaque document saisi. Elle est surprise de le voir s'asseoir en face de son bureau. Il ne l'a jamais fait avant. - Tu n'as pas l'habitude de faire des fautes d'inattention Fouzia ! Qu'est-ce qui t'arrive ?, l'interroge-t-il. - Pardon, répond-elle en reprenant le document. Je vais le rectifier tout de suite ! - Je veux savoir ce qui se passe dans votre tête au point de ne rien voir ? Fouzia secoue la tête. - Rien de grave, le rassure-t-elle. - Je l'espère ! S'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour toi... - Merci, je m'en souviendrai ! Elle se tourne vers l'écran de son PC et ressaisit le document. Son responsable est retourné dans son bureau. Le téléphone sonne à cet instant. Elle n'est pas surprise d'entendre Youcef. - Bonjour, ça va ? - Oui et toi ?, répond-elle poliment. - Grâce à Dieu, je vais bien ! Je voulais te voir Fouzia. On doit parler... - Là, j'ai du travail, s'excuse-t-elle. J'ignore quand je finirai ! Un coup à la porte attire son attention. Dr Kamel est là et il est tout souriant. - Je vous appelle plus tard, promet-elle, sans avoir l'intention de le faire. Elle raccroche alors que Dr Kamel entre dans le bureau. - Bonjour, tu as le temps de prendre un café ? - Non, répond-elle en lui désignant la porte donnant sur le bureau de son responsable. J'ai déjà de la compagnie !, plaisante-t-elle sans rire. Une autre fois ! - Je peux attendre... Mais elle secoue la tête, refusant sèchement. - C'est non ! Au revoir ! - J'attendrai quand même ! Elle se remet à saisir, tout en se demandant pourquoi ils étaient si intéressés alors qu'elle a d'autres priorités. D'ailleurs, elle doit appeler pour visiter les chambres que des propriétaires louaient aux jeunes femmes. Elle espère qu'elles sont bien situées, car elle ne veut pas vivre dans un quartier mal famé... (À suivre) A. K. Nom Adresse email