"Notre pays est en train de vivre des moments très difficiles et nous estimons que nous aurons un apport important dans le processus de sauvetage, puisque c'est nous, les destouriens, qui l'avons libéré. Nous sommes prêts à continuer notre militantisme pour bâtir un Etat moderne", a déclaré l'ancien Premier ministre et secrétaire général du RCD dissous, Hamed Karoui. Initiateur du rassemblement de la famille destourienne, Hamed Karoui veut se donner l'image du chef fédérateur pour le seul objectif d'unifier les rangs des destouriens sans aucune exclusion. C'est ce qu'il a laissé entrevoir lors d'un point de presse tenu à Tunis, à l'occasion du lancement de son initiative. Karoui a insisté sur le refus de l'exclusion et de l'hégémonie, tout en laissant la porte ouverte à de possibles coalitions avec d'autres forces politiques... "Notre pays est en train de vivre des moments très difficiles, et nous estimons que nous aurons un apport important dans le processus de sauvetage, puisque c'est nous, les destouriens, qui l'avons libéré. Nous sommes prêts à continuer notre militantisme pour bâtir un Etat moderne", a-t-il souligné dans son allocution, tout en s'étalant sur l'historique du militantisme destourien depuis Thaâlbi. L'ancien ministre de l'ex-président Ben Ali s'est longuement étalé sur la période Bourguiba, avec des éloges des acquis réalisés, notamment en matière d'éducation et d'économie. Karoui a salué tous les partis qui ont répondu présent à son initiative, dont des personnalités de Nida Tounès, El-Moubadara, El-Watan, du Front destourien national et du parti néo-destourien, outre les anciens destouriens qui sont restés en électrons libres après la révolution. Il n'a pas manqué de saluer Béji Caïd Essebsi qu'il a qualifié de compagnon de militantisme politique. Pour des enjeux proprement électoraux, plusieurs meetings et réunions auront lieu notamment dans les régions durant le mois de Ramadhan qui serviront de consultations pour définir les étapes futures de ce rassemblement destourien. Au chapitre de la situation politique actuelle du pays, M. Karoui s'est indigné de ce qui se passe à l'Assemblée nationale constituante (ANC), notamment "les querelles qui n'en finissent jamais". "La légitimité électorale ne suffit pas et aucun des objectifs de la révolution n'a été réalisé jusqu'à présent. Cela fait deux ans que nous entendons le président d'Ennahda et autres responsables dire qu'on va trouver une solution aux hommes d'affaires qui sont en état d'arrestation. Ils n'ont pas résolu les problèmes du phosphate, du développement, de l'emploi, du niveau de vie en chute. Le seul acquis est la liberté, ce que nous devons à la jeunesse et personne d'autre. Pour ce qui est de la loi d'immunisation, je dirais qu'avaient-ils réalisé pour qu'ils l'immunisent ? De même, ils sont pressés de passer cette loi, car ils savent d'avance que les prochaines élections seront difficiles pour eux, alors qu'ils ne récoltent que des échecs. Des partis comme le CPR s'attachent à cette immunisation pour garantir les restes de voix qu'ils ont récoltées et ont peur du retour des destouriens. Je me demande où est la justice transitionnelle ? Nous sommes pour la reddition des comptes et le jugement, mais que chacun de nous présente ce qu'il a réalisé pour la nation. La justice a démontré que nous n'avions aucun lien avec les affaires de corruption reprochée aux responsables de l'ancien régime, alors que nous avons des amis qui sont encore et illégalement en prison en dépit de leur état de santé critique", a affirmé Karoui. Ce dernier a mis l'accent sur l'importance de la transparence des prochaines élections, tout en s'attaquant aux ligues de protection de la révolution qu'il a qualifiées de danger pour la démocratie, affirmant qu'elles favorisent la violence. "Nous sommes capables de mener une campagne électorale importante, mais ceci dans le cas où des élections auraient lieu. Nous allons faire des coalitions avec des forces politiques qui partagent nos principes et valeurs", a-t-il ajouté. Pour rester dans le même sujet, à savoir les élections, Karoui a indiqué qu'il ne souhaite pas aller vers un référendum et a placé le souci sécuritaire comme priorité en vue d'un bon déroulement des élections et une reprise économique du pays. I. O. Nom Adresse email