RéSUMé : Fouzia n'est pas fière de ce qu'elle a fait. Elle voudrait récupérer les photos. La famille de Kamel ne méritait pas de souffrir. Ils ne lui ont fait aucun mal. Elle tente de joindre Kamel, mais son portable est fermé, sa ligne fixe décrochée. En quittant son travail, elle ne s'attendait pas à tomber sur lui. Il est furieux. Il l'entraîne dans sa voiture et l'emmène de force. Il conduit comme un fou au risque de provoquer un accident... -Calme-toi ! le prie-t-elle, le cœur battant à tout rompre. Tu ne voudrais pas qu'on meure dans un accident ! - Moi non ! Mais que toi, tu meurs, cela m'arrangerait ! Et il accélère comme pour provoquer un accident. - NON ! crie-t-elle. Ralentit ! Fouzia n'ose pas le regarder, mais voir les voitures qu'ils frôlaient presque lui donne des sueurs froides. Elle ne veut pas mourir. Elle se tourne vers lui, suppliante. - Je t'en prie Kamel ! Arrête-toi ! Laisse-moi partir ! Il lui jette un coup d'œil plein de haine qui la glace. Il freine si brusquement qu'elle est projetée en avant et manque d'heurter le tableau de bord. - Descends, sinon je ne réponds plus de moi ! crie-t-il alors que des passants les regardent. Descends ! crie-t-il, conscient de bloquer la circulation en plein centre-ville. Fouzia s'exécute. Quand elle pose les pieds sur le bitume, elle sent ses genoux trembler. Elle ignore comment elle a fait pour marcher jusqu'au trottoir et s'accroche à un panneau, pour ne pas s'effondrer. Elle se sent mal. Sa pâleur doit être frappante, car une jeune fille s'arrête pour lui demander, posant la main sur son bras. - Ma sœur, ça va ? - Oui, merci... Fouzia sort son portable et appelle Samia. Celle-ci devine au ton de sa voix qu'il se passe quelque chose. - Qu'es-ce qui ne va pas ? - Je me sens mal, répond-elle. Kamel surveillait ma sortie du boulot. Il m'attendait dehors... - Où es-tu ? - Pas loin. À côté de la pharmacie, en face du fleuriste ! - J'arrive tout de suite ! Fouzia peine à retrouver son calme. Il lui semble que Samia tarde à la rejoindre. Elle trouve le temps long. Ses jambes ne tremblent plus, mais elle est encore sous le choc. Dix minutes plus tard, sa collègue arrivait. - Mais que t'a-t-il fait pour te mettre dans cet état ? - Il a reçu les photos ! Il était furieux ! Il voulait m'emmener je ne sais où ! J'ai crié... On a failli faire un accident ! - Ici ? D'habitude, il y a des policiers dans cette intersection ! remarque Samia. Où sont-ils ? En regardant au loin, elle les aperçoit. - Regarde, ils sont là-bas ! Tu as de la chance, il a dû les voir, c'est pourquoi il a préféré s'arrêter et te relâcher. Ce n'est qu'un lâche ! Fouzia soupire de soulagement, réalisant avoir eu de la chance, mais ce sentiment est de courte durée. Il sait où elle réside et où elle travaille. S'il a l'intention de s'en prendre à elle, elle ne pourra pas y échapper. Il peut l'attendre à l'un de ces endroits, le matin ou en fin de journée. Il connaît toutes ses habitudes. - Ça va mieux ? - Oui... Il était comme fou, confie-t-elle à sa collègue. J'ai eu la peur de ma vie ! Samia la soutient par le bras et lui conseille d'aller voir la police. - Il a tenté de t'enlever, lui dit-elle. Tu ne peux pas rentrer chez toi sans avoir porté plainte ! Tu ne peux pas le laisser faire ! Imagine qu'il attente à ta vie ! Au moins, la police sera qui t'en voulait et où le chercher ! - Tu crois vraiment qu'il ira jusqu'à me tuer ? - Pourquoi pas ? S'il a tout perdu à cause de ces photos, il cherchera à se venger ! La colère guidera ses pas, l'aveuglera ! Allons au commissariat ! Je n'insiste pas pour que tu portes plainte, mais au moins, laisse une main courante ! (À suivre) A. K. Nom Adresse email