L'installation d'une commission d'évaluation des résultats vise à trouver des réponses et des remèdes à ce fléau qui touche le secteur depuis deux ans. La wilaya de Bordj Bou-Arréridj a enregistré, cette année, des résultats scolaires pour le moins décevants, notamment pour le baccalauréat et le BEM. Avec un taux de réussite de 43,65% au BEM et 42,73% pour le bac en 2013. Ce qui apparaît comme une chute libre par rapport aux taux de l'année dernière, qui étaient de 65,57% au BEM et 55,65% au bac. A l'ouverture de la session de l'APW de Bordj Bou-Arréridj, lundi, le wali a annoncé l'ouverture d'une enquête sur cet échec, et l'installation d'une commission d'évaluation des résultats pour essayer de trouver des réponses et des remèdes à ce fléau qui touche le secteur depuis deux ans. En effet, selon des spécialistes et d'anciens enseignants, les efforts et les moyens déployés par l'Etat ont été très importants, avec 451 écoles primaires, 127 CEM et 51 lycées et "surtout, durant cette année scolaire, il n'y a pas eu de surcharge des classes ni de manque de transport scolaire ou de livres scolaires et de cantines. Tous les moyens de la wilaya ont été mis à la disposition de la direction de l'éducation pour assurer le bon déroulement de l'année scolaire et des examens de fin d'année", explique un élu. Et celui-ci de rappeler que le directeur du secteur avait pourtant annoncé "des mesures révolutionnaires" en début d'année pour inverser la situation et réaliser de bons résultats après le fiasco enregistré en 2012. Mais, déplore-t-on, à chaque fois, les faits se répètent, décourageant tous les spécialistes et portant un sérieux à une tradition qui faisait de Bordj Bou-Arréridj une région pourvoyeuse en cadres de la nation. Les connaisseurs du secteur estiment, quant à eux, que cette régression des résultats est le fait de l'instabilité des responsables, de la fausse évaluation et de l'absence de base dans certaines matières essentielles, qui n'ont pas été traitées convenablement par la direction de l'éducation. Les enseignants de ces matières disent ne pas trouver d'aide nécessaire et qu'on ne leur accorde pas d'intérêt particulier. Ces dernières années, le secteur de l'éducation de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj a connu plusieurs responsables, dont la plupart occupent ce poste pour la première fois. Le directeur de l'éducation actuel n'échappe pas à la règle. Contrairement à ses prédécesseurs, il a décidé de se taire et d'agir seul en imposant un style loin du rôle pédagogique d'un directeur d'académie, estiment les élus. "Dès son arrivée à la direction, il s'est cloîtré dans un bunker", disent d'anciens employés de cette direction, qui, semble-t-il, avaient prédit un tel échec scolaire. "Comment expliquer que le chef de service du personnel au sein de la direction gère en même temps deux lycées à côté d'autres affaires, dont le retard pris dans la mutation des enseignants n'est pas des moindres. Ce qui hypothèque même les résultats de l'année prochaine", dira un inspecteur de l'éducation. Pour des parents d'élèves, la cause n'est pas dans l'enseignant ni dans l'élève ou dans les moyens, c'est dans la mauvaise gestion du secteur. "Dans une équipe de football, si tu as un ou plusieurs bons joueurs, alors que tu as un coach qui n'est pas à la hauteur, tu ne pourras jamais obtenir des résultats positifs", explique un parent d'élève. En attendant les résultats de la commission de wilaya, des parents d'élèves et des intellectuels de la région espèrent que la tutelle réagira rapidement pour arrêter cette décadence avant le début de la prochaine année scolaire. "En football, un coach qui ne fait pas de résultat est rapidement limogé, pourquoi pas en éducation ?", se demandent-ils. C B Nom Adresse email