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La charrue avant les bœufs
Publié dans Liberté le 09 - 02 - 2004

Donnez un avion, trois limousines et un service d’ordre à n’importe quel quidam qui a le temps de parcourir le pays et il vous remportera l’élection du président de la République algérienne. Si, en plus, il dispose de l’unique chaîne de télévision et du trésor du pays, il faudrait qu’il fasse exprès de ne pas remporter le plébiscite.
Il y a quelque dérision dans la revendication de transparence et de neutralité pour des élections organisées par le régime qui nous asservit. Il y aurait donc un wali, un maire, un juge ou un agent de l’ordre qui ignorerait qui détient le sort de sa carrière et, par conséquent, celui de sa famille, au point d’accorder son comportement avec les seuls principes d’équité et de justice. Tant que le vainqueur est connu d’avance, la conduite des institutions le sera aussi.
Le regard quasi colonial que les dirigeants jettent encore sur des citoyens qui sont encore renvoyés au statut de “masses populaires� réduit le fait de voter à un acte de reconnaissance envers le prince qui daigne se déplacer jusqu’au fond de ses terres, frôler ses sujets, distribuer des charités sous formes de “programmes spéciaux� aux wilayas visitées et rendre hommage à la tribu en partageant son allégeance à la zaouïa locale. Acheter l’indigent qui prévoit d’être éclaboussé par les bienfaits du budget de campagne et émouvoir le disciple qui paiera de sa voix l’honneur présidentiel rendu à sa chapelle.
Avec un tel stratagème, aucune transparence ou honnêteté du scrutin ne suffiraient à assurer quelque égalité de chances entre les candidats. Il faut bien s’en rendre compte : les jeux sont faits. C’est la raison pour laquelle, dans la classe politique comme dans la société, on se tourne encore vers l’armée pour y voir l’ultime moyen d’entraver cette diabolique logique qui veut qu’un pouvoir non démocratique ne se change point par des moyens démocratiques.
Maintenant qu’on a permis à l’intégrisme de ruiner la perspective démocratique, pour donner au système autoritaire l’alibi d’une répression généralisée, il n’y a plus de disponibilité citoyenne à soutenir le changement. La situation ne profite qu’au régime : il n’a pas besoin d’engagement populaire pour perdurer ; l’alchimie des promesses matérielles et des discours populistes réitérés suffit pour lui assurer un minimum de passivité populaire.
Nul besoin donc d’aller jusqu’à la fraude électorale proprement dite. Déjà , la collecte des soixante-quinze mille signatures, procédure conditionnelle de l’officialité de la candidature, suffirait à éliminer les prétentions les moins bienvenues. Conçues en 1995 pour choisir les lièvres du Président “choisi�, ces fameuses signatures continuent à servir d’épreuve éliminatoire préalable à la candidature même. Dans l’état psychologique actuel de la société, et au vu de l’effort demandé au citoyen qui souhaite apporter sa caution à l’aspirant candidat, il n’y a pas de candidat potentiel capable de réunir, par lui-même, ces signatures au nombre exigé et légalement répartis sur les wilayas.
En fait, ce ne sont pas les élections qui posent problème en Algérie. C’est leur contexte politique et institutionnel. Exiger des élections honnêtes dans un tel environnement reviendrait à placer la charrue avant les bœufs. Il faudrait peut-être songer à commencer par le commencement.
M. H.
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