Dans un passé récent, le mois sacré du Ramadhan offrait l'opportunité aux familles modestes de jeûner dans des conditions idoines car les commerçants se contentaient d'une petite marge bénéficiaire et cédaient leurs produits alimentaires à des prix jugés raisonnables. A cette époque, la viande était à la portée de tout le monde et le père de famille n'éprouvait aucune peine à remplir son couffin pour permettre à la maîtresse de maison de mijoter de délicieux plats du terroir. D'autre part, la solidarité était agissante et les mieux nantis venaient en aide aux plus démunis. Chacun mangeait à sa faim dans la dignité et les voisins s'entraidaient dans la discrétion totale, c'étaient les préceptes de notre religion qui dictaient cette ligne de conduite à chaque musulman. De nos jours, ces valeurs se sont estompées puisque le mois de Ramadhan est devenu synonyme de grosses dépenses, d'achats tous azimuts, de f'tours pantagruéliques et de gaspillages de denrées alimentaires alors que des familles démunies sont dans le besoin ! La tolérance, l'amour de son prochain, la solidarité, sont devenus des mots creux chez la majorité des citoyens qui optent pour l'égoïsme et le cloisonnement ! Une petite virée dans les divers marchés de la ville nous laisse pantois, car les viandes rouges et blanches ont atteint des pics inimaginables, autant que les fruits et les légumes. Le panier de la ménagère revient très cher et les billets de banque sont dépensés sur le champ ! D'autre part, l'absentéisme est devenu une réalité puisque nos administrations sont désertées par les employés qui usent d'un tas de prétextes. Les usagers déplorent cette situation déplorable qui est tolérée par de nombreux responsables et le rendement s'en ressent ! Seuls ceux qui sont en contact avec le public dans les guichets, sont fidèles au poste. Le personnel féminin est libéré vers 14 heures pour des raisons évidentes : préparer le repas du f'tour. De toute évidence, chacun travaille à sa guise et le Ramadhan est un bon prétexte ! H B Nom Adresse email