Le grand marché de l'Assihar, situé à quelques encablures de la ville de Tamanrasset, est parti en fumée suite à un important incendie qui s'est déclaré jeudi, peu avant la prière des tarawih. La population de l'Ahaggar a vécu une nuit cauchemardesque en assistant, impuissante, à l'anéantissement d'un des symboles de la région des Imouhagh. L'Assihar (rencontre des Touareg en tamachek) est réduit en cendres. Selon les informations glanées auprès des représentants de la direction du commerce et de quelques commerçants qui se disent sinistrés, le nombre des boutiques brûlées dépasse les 500. Se qui renseigne sur l'importance du sinistre qui a semé une panique sans pareille dans la ville. Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été signalée. De visu, le premier constat des pertes matérielles est plus qu'atterrant. Si les autorités locales semblent vouloir se fixer sur l'ampleur des dégâts, il est toutefois difficile pour l'heure de chiffrer financièrement les pertes occasionnées par cette calamité. Les dégâts sont, le moins que l'on puisse dire, très importants. Les locaux et les stands sont complètement consumés par le feu. "C'est à l'issue du recensement des victimes qu'on pourra évaluer les pertes", souligne un membre de l'exécutif de la wilaya. Jusqu'à hier matin, le bilan des dégâts n'a pas été encore dressé par les autorités compétentes. Revenant aux circonstances du sinistre, les témoins donnent des versions divergentes. Selon certains, le feu serait parti d'un court-circuit déclaré dans un magasin de matelas, tandis que d'autres soutiennent que le l'incendie se serait déclaré lors de l'explosion d'une bonbonne de gaz appartenant à une famille subsaharienne qui gère une boutique de textile et de produits cosmétiques. Les informations recueillies sur les lieux font également part d'un acte criminel en raison de la tension qui couve entre les Subsahariens, qui gèrent la plus grande partie du marché, et quelques jeunes de la région. Selon nos sources une violente rixe se serait produite quelques instants seulement avant le sinistre entre un Nigérien et un Malien. Le recours à ce type d'acte pour régler leur différend n'est donc pas écarté. Pour connaître les circonstances exactes de l'incendie, une enquête a été diligentée par les services de la police judiciaire et scientifique. Notons que les éléments de la Protection civile, dépêchés sur les lieux vers 21h30, sont arrivés difficilement à bout des flammes ravageuses à cause de l'occupation anarchique des espaces. L'absence d'un plan d'évacuation a compliqué encore davantage leur intervention qui a mis plus de temps que prévu. L'incendie n'a été circonscrit qu'aux premières lueurs du matin. Le premier magistrat de la wilaya, faut-il le signaler, a pourtant, lors de sa visite effectuée au marché, mis en garde contre le désordre qui y règne et les conséquences qui peuvent en découler en cas de catastrophe. La commission installée par la direction du commerce, de son côté, a toujours dénoncé cette gabegie dans les PV dressés à qui de droit. Cependant, les gérants de la braderie ont dû payer une facture salée pour se rendre compte de leur négligence. R K Nom Adresse email