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Azouaou Mehmel, P-DG d'Algérie Télécom, à "Liberté"
"Nous œuvrons à rattraper le retard"
Publié dans Liberté le 23 - 07 - 2013

Le P-DG d'Algérie Télécom établit, dans cette interview, un constat sur le secteur NTIC, qui accuse, reconnaît-il, un retard considérable. Il donne les raisons qui trouvent quelques-unes de leurs explications dans la période de terrorisme qui a incité l'Etat à mettre en stand-by ses investissements, alors que c'est durant les années 90 qu'Internet et la téléphonie mobile ont pris de l'essor. Algérie Télécom applique un plan de rattrapage, articulé essentiellement autour de la mise à niveau des infrastructures de base.
Liberté : Où en est le projet e-Algérie ?
Azouaou Mehmel : Algérie Télécom y est impliquée en qualité d'opérateur, le projet étant gouvernemental et piloté par M. le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. L'opérateur historique prend en charge les infrastructures générales des télécommunications. Sur cette partie, nous sommes en train de réaliser les actions nécessaires pour rattraper le retard que connaît notre infrastructure, afin de permettre une meilleure concrétisation des objectifs tracés dans le cadre de ce véritable projet de société.
Pouvez-vous justement développer ce point là ? Quel est l'état des lieux et quel est le programme de rattrapage dont vous avez parlé ?
Le secteur des télécommunications en Algérie n'a pas suivi l'évolution des TIC telle que vécue par les autres pays. Fortement évolutif sur le plan technologique et éminemment commercial sous d'autres cieux, il est resté, chez nous, fort longtemps sous statut administratif. Le secteur a été structuré à la faveur de la loi 2000-03, donnant naissance à Algérie Télécom. En ouvrant le secteur à la concurrence, cette loi n'a malheureusement pas eu les effets escomptés, du fait de la non-préparation de notre entreprise à sa nouvelle mission d'opérateur commercial. Ajoutez à cela le fait qu'Algérie Télécom n'a pas bénéficié d'une phase de répit pour résorber le retard lourdement imposé par la décennie noire et qui s'est traduit, on s'en doute, par une période de sous-investissement tant sur le plan infrastructurel qu'au niveau de la formation de la ressource humaine. A plus forte raison lorsque cette infrastructure était pensée et conçue à l'époque pour offrir le seul service téléphonique et que la ressource humaine était loin d'assimiler le nouveau statut commercial de l'entreprise.
Aujourd'hui, notre défi est double : transformer l'entreprise et développer les infrastructures. Justement, certains experts comparent l'Algérie à la Tunisie et au Maroc en matière de développement de l'infrastructure et de tarification des services. A mon avis, il faut relativiser, dans la mesure où ces trois pays n'ont pas le même vécu d'abord, sont géographiquement incomparables ensuite. La fibre optique arrive jusqu'à In Guezzam et Bordj Badji Mokhtar. L'investissement n'est pas aussi grand en Tunisie et au Maroc. Si vous avez un million de clients à l'échelle d'une ville, les coûts de l'ADSL ne seront pas les mêmes que si vous aviez le même nombre de clients répartis sur une superficie nettement plus grande. Quand on rapporte le ratio de bande passante au nombre des abonnés ADSL, nous sommes supérieurs à la Tunisie et au Maroc. Nous sommes à 130 gigabits pour 1,2 million de clients ADSL. Le Maroc a 220 gigabits pour 4 millions d'abonnés, en incluant les clients mobiles utilisant la 3G, car ceux de l'ADSL sont estimés à environ 700 000.
Il n'en demeure pas moins que l'Algérie accuse un retard considérable dans le domaine des TIC. Comment le rattraper et en combien de temps ?
Aujourd'hui, il est vrai que nos besoins en TIC sont chroniques. Le citoyen algérien veut Internet ne serait-ce que pour regarder la télévision. Une pression est exercée sur Algérie Télécom et nous comprenons très bien ce besoin. D'ailleurs nous faisons tout pour y répondre. Mais cette situation n'incombe pas à l'entreprise. Il y a une conjonction de faits à travers l'histoire de ce secteur qui a généré cette situation. Nous avons accusé un retard dans les années 1990 sur les plans infrastructurel et technologique. C'est durant cette période qu'il y a eu de grandes avancées technologiques, comme l'avènement d'Internet, la téléphonie mobile ... L'Algérie est restée à l'écart de ces grands tournants technologiques, car elle avait d'autres priorités au moment où de nombreux pays ont procédé à la restructuration du secteur des télécommunications, en s'ouvrant sur la concurrence. La décennie noire a eu un impact négatif sur le pays et encore plus sur le secteur des TIC. Il ne faut pas oublier que c'est durant les années 2000 qu'Algérie Télécom a été créée. Elle a connu une certaine instabilité dans l'encadrement et le management. Il ne lui était pas possible, non plus, de se développer dans un contexte concurrentiel et très évolutif technologiquement avec une règlementation rigide et contraignante. L'entreprise ne parvenait pas à répondre à une demande qui augmentait de manière exponentielle, du fait de procédures rigides. Ceci dit, je constate avec satisfaction que les pouvoirs publics ont pris conscience de la gravité de la situation en nous permettant, récemment, d'adopter une réglementation plus souple afin de mieux répondre aux besoins du citoyen et de la société en termes de TIC. Je vous rappelle que le haut débit est devenu un besoin fondamental consacré par les Nations unies. On a pris conscience aussi de l'impératif d'avoir un opérateur fort, qui pourra assurer convenablement le service universel dans un pays aussi vaste que le nôtre.
Justement, ne pensez-vous pas utile de transférer quelques unes des missions conférées à Algérie Télécom à des partenaires privés nationaux ou internationaux pour rattraper le déficit plus rapidement et soulager Algérie Télécom de charges trop lourdes ?
Ce n'est pas une question de lourdeur de charges. Et nous ne sommes pas contre l'avènement d'entreprises concurrentes. Nous travaillons avec beaucoups de partenaires fournisseurs et prestataires privés nationaux et étrangers. L'inertie ressentie est due à la rigidité des procédures et aussi aux reflexes herités de l'administration. Nous en avons conscience et nous faisons beaucoup pour remédier à cette situation préjudiciable. Nous en sommes d'autant plus conscients que le secteur est appelé probablement à connaître de nouveaux acteurs sur le marché. Nous sommes obligés de nous préparer à cette échéance.
Vous parlez de pression, alors que le taux de pénétration d'Internet en Algérie est parmi les plus faibles dans le monde arabe ?
De quels pays arabes vous parlez ? Si on prend les pays du golf, leur superficie est réduite comparativement à celle de l'Algérie. Il faut prendre les choses dans leur contexte. C'est vrai, certains pays arabes nous dépassent. Mais rappelons qu'ils n'ont pas vécu la tragédie de l'Algérie. En Europe et en Amérique du Nord, les tarifs et la diversité des services sont dûs à la maturité des marchés respectifs sur le plan économique et au développement technologique.
Ce sont des marchés ouverts, régulés et ayant développé une industrie du contenu. Nous avons lancé de grands chantiers pour rattraper le retard, sur le plan de l'infrastructure, et nous avons aussi lancé le chantier de la transformation d'Algérie Télécom afin d'en faire un opérateur de services innovants centrés sur le client, et c'est pour moi, le chantier le plus difficile.
Vous avez une stratégie. Vous procédez par étape. Concrètement, qu'est-ce qui va être réalisé d'ici 2014 ?
Les objectifs fixés pour 2014 sont la généralisation de la fibre optique au profit de localités de plus de 1 000 habitants et le raccordement également de 2 millions d'abonnés supplémentaires à l'ADSL. Bien sûr, il y a également de grands efforts à faire en matière d'amélioration de la qualité de service. Nous travaillons également sur l'introduction de nouveaux services et l'encouragement au développement d'une industrie du contenu local.
Par généralisation de la fibre optique, est-ce que vous intégrez dans la démarche la reconversion des lignes téléphoniques fixes ?
Dans une première phase, nous procédons au remplacement des gros câbles en cuivre pour rapprocher les équipements actifs au plus près de l'abonné. Ceci nous permettra de reduire les dérangements et les désagréments causés par les vols de câble tout en améliorant la qualité de service. Nous procédons également à l'assainissement de la partie qui reste à savoir la partie distribution. Initialement, ces réseaux étaient conçus pour offrir un service de téléphonie fixe alors que la demande aujourd'hui se concentre sur l'ADSL.
Le ministre de tutelle a parlé, dernièrement, de la reconversion de 900 000 lignes téléphoniques par an pour arriver, en cinq ans, au remplacement de 4 millions de lignes. Cette performance est-elle réalisable ?
Oui...Nous sommes en train de basculer sur la nouvelle technologie d'offre multiservices appelée plus communément MSAN. Nous avons aujourd'hui environ 3 millions de clients sur le réseau téléphonique fixe dont 1,2 million ont l'ADSL. L'objectif est d'atteindre le seuil de 6 millions de clients en 2015 ou 2016. C'est possible. L
a question des moyens financiers est réglée grâce à la décision des autorités publiques d'accorder un crédit de 118 milliards de DA avec un taux d'intérêt bonifié. Actuellement, nous nous attelons à changer notre façon de travailler avec nos partenaires. Au lieu de conclure des contrats fermes, nous privilégions désormais les contrats programmes de quatre à cinq ans en nous adaptant à la demande du marché. Nous préférons sélectionner trois ou quatre équipementiers performants et collaborer avec eux à long terme au lieu de perdre du temps, chaque fois, dans les appels d'offres. Dans ce cadre, nous avons lancé des projets de fibre optique à l'échelle nationale.
Quelle échéance vous êtes-vous fixée pour lever toutes les contraintes ?
C'est difficile de s'engager sur un délai... Nous avons opté pour un plan de rattrapage qui va nous permettre d'assainir le réseau de câbles en cuivre par la généralisation de la fibre optique grâce à une technologie de proximité, de déployer des équipements et de développer de nouveaux réseaux. Par ailleurs, il y a des décrets en préparation pour inciter les promoteurs immobiliers à pré-câbler les sites en construction. Nous suivons les plans d'aménagement urbains pour anticiper la demande et prévoir les voies de transmission en fibre optique. Les couches supérieures du réseau doivent être mise à niveau aussi. Derrière tout çà, si nous n'avons pas une industrie locale de contenu avec des services à valeur ajoutée, il ne servira à rien de développer les infrastructures. Ailleurs, les fournisseurs de contenus contribuent à leur financement. Ce qui permet de réduire les coûts et donc les tarifs d'accès comme c'est le cas dans les marchés cités en exemple par certains expers. Aujourd'hui en Algérie, on donne l'accès à internet sans aucun service derrière. Sans paiement électronique, nous ne pouvons pas espérer développer une économie en ligne.
Pour répondre à votre question, la situation sera nettement améliorée d'ici 2014. Mais pour que l'Algérie ait un opérateur aux standards internationaux avec un marché des TIC tel que c'est le cas ailleurs, il lui faudra du temps. Nous sommes conscients qu'il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande. Ce qui explique le mécontentement vis-à-vis d'Algérie Télécom. Je peux assurer que nous consentons d'énormes efforts pour aller de l'avant.
Est-ce que la contrainte se pose en termes financiers, de compétences ou de management ?
Pas en termes financiers, c'est certain. Par contre la réglementation pose problème. Le cadre gestionnaire doit être rassuré pour ce qui est de la prise de décision et de risques.
Ce qui n'est pas le cas, actuellement. Algérie Télécom est une entreprise traumatisée par son histoire. S'il y a un plan de rattrapage sur la partie infrastructure et technologie, le rattrapage s'impose également pour la ressource humaine qui doit être formée non seulement sur les nouvelles technologies mais surtout sur les techniques de management modernes. Nous assistons à l'émergence de nouveaux métiers dans ce secteur et il faut s'y adapter.
De nouvelles mesures ont-elles été prises en matière de qualité de service ?
Le plus gros de la fréquentation des agences commerciales est lié au règlement des factures. Nous sommes en train de déployer des solutions pour éviter que le client ne se déplace jusqu'à l'espace commercial d'Algérie Télécom, juste pour le payement de ces factures. Nous mettrons sur le marché des cartes de recharge ADSL qui seront disponibles dans les agences commerciales, mais aussi dans les points de vente afin d'apporter plus de facilité à nos clients.
Nous voulons développer aussi les réseaux de cybercafés et de KMS pour en faire des sous-traitants, de véritables partenaires, pour mieux être au diapason des aspirations légitimes de notre clientèle.
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