La qualité fait à nouveau défaut dans les programmes spécial Ramadhan où l'on constate que peu d'efforts sont fournis pour donner un produit aux normes aux téléspectateurs. Le Ramadhan est une période faste pour les écrans du monde arabe. L'Algérie ne déroge pas à cette règle : la Télévision algérienne (avec ses cinq canaux), les nouvelles chaînes privées, et même Nessma El-Khadhra (avec une programmation spéciale Algérie) mettent le paquet pour que le téléspectateur algérien se retrouve (et se voit) dans les différents programmes qui lui sont proposés. Mais pour ce Ramadhan 2013, on serait tenté de dire que les chaînes TV ont misé sur la quantité plutôt que sur la qualité. Il faut reconnaître que beaucoup de sitcoms, de séries, de feuilletons, d'émissions sont proposés cette année, mais la qualité continue de faire défaut. Alors que des télévisions arabes se concurrencent avec des feuilletons à gros budgets où l'on retrouve des stars dans des premiers rôles, les chaînes algériennes continuent de miser sur le sketch, sur l'humour et sur des programmes courts. L'accès prime-time (quelques heures avant El-Iftar) et le prime-time (de la rupture du jeûne au début de soirée) sont les deux plages horaires où se concentrent tous les programmes phares des chaînes TV. Des programmes courts, sans consistance pour la plupart, sans originalité et parfois sans l'effet attendu, c'est-à-dire l'humour. Cette multiplicité – parce qu'il est bien question de multiplicité et non de diversité – est une sorte de piège qui ne fait que favoriser le zapping. Et lorsqu'on zappe, on tombe généralement sur des publicités. En effet, comme chaque année, ce sont les annonceurs qui s'en sortent le mieux durant Ramadhan. Cependant, malgré une programmation plutôt moyenne, quelques programmes sortent du lot, à l'exemple du programme satirique "Jornan El-Gosto", diffusé sur El-Djazaïria TV. La bande de joyeux lurons parodie les acteurs de la scène politique et culturelle, nationale et internationale, avec finesse et non sans humour. Depuis jeudi dernier, l'ENTV (terrestre et A3 qui ont une programmation commune de 18h à 22h) diffuse "Dar El-Bahdja" (13 épisodes de 20' minutes) de Djaâfar Gacem. Cette série marque le grand retour de Biyouna, après une longue absence des écrans algériens, mais jusqu'à présent, le scénario ne décolle pas encore, et hélas, on ne peut pas compter que sur le charisme – incroyable certes – de Biyouna. Cette série, qui compte également dans son casting une pléiade d'acteurs bien connus du petit écran, manque souvent d'humour, n'était l'expérience et le savoir-faire de certains comédiens. Toujours dans le registre humoristique et divertissant, la sitcom Djarti (30 épisodes de 8' minutes) est très intéressante, puisque se déroulant sur les balcons d'un immeuble où quatre femmes aux profils différents se livrent à des confidences et des commérages. Drôle, cette série est portée par le talent de 4 comédiennes, notamment Fatéma Hlilou, Anya Louanchi, Malika Belbey et Mina Lachtar. On retrouve cette dernière sur Echourouk TV, dans la saison 2 de "Z'har Makach". Tournée intégralement dans le décor d'une maison, cette série suit les aventures hilarantes de Razika avec ses prétendants. À l'instar d'Echourouk TV qui mise sur une série qui avait déjà eu un écho favorable auprès des téléspectateurs, d'autres chaînes ont pensé à la reconduite d'anciennes séries pour de nouvelles saisons, notamment l'ENTV qui a proposé une saison 2 de "Didine, le roi du hamburger" qui, malgré la distribution de Kamel Bouakkaz dans le rôle titre, a été un véritable flop. La diffusion de cette série, articulée autour de 14 épisodes, a d'ailleurs été interrompue et remplacée par "Dar El- Bahdja". Nessma El-Khadhra a également misé sur ce que son président-directeur général estime être le grand succès de la chaîne auprès des Algériens, à savoir "Nsibti laâziza". Côté feuilleton, et comparativement à ce qui est proposé dans le même registre, "Asrar El-Madi", diffusé sur l'ENTV (terrestre et A3) sort quelque peu du lot, notamment en raison de sa thématique. En somme, même si on note une petite amélioration par rapport aux années précédentes, on constate, comme chaque année, que les producteurs et programmateurs oublient qu'il y a une grille du Ramadhan qu'il faut remplir, un public qu'il faut satisfaire et un certain niveau de qualité qu'il faut atteindre. En attendant, on n'est pas encore sorti du sketch et des petits formats pour aller vers quelque chose de plus construit et de plus élaboré. Le pari des prochaines années ? Oui, si on s'y prend à l'avance. S K Nom Adresse email