Résumé : Nacéra propose des honoraires à Djamel, qui doit s'engager avec elle, et préparer son défilé de mode. Pour elle, tout effort, mérite salaire. Mais ce n'était pas l'avis de l'homme. Djamel est déçu par sa proposition et lui en fera le reproche. Il ira jusqu'à lui certifier, que si elle refusait son aide, il quittera la ville, et elle ne le reverra plus jamais...Que représentait-il donc pour elle... ? La question l'avait surprise. Une question à laquelle elle ne s'attendait pas certes, mais qui était tombée à point nommé pour la pousser à réviser son attitude, et à se mettre devant le fait accompli : elle était très attachée à Djamel ! La révélation la laisse pantoise. L'aimait-elle... ? Ou est-ce juste une amitié... ? Elle relève les yeux vers lui : -Tu comptes beaucoup pour moi Djamel...Sans ta présence à mes côtés ces derniers temps, je ne sais pas ce que je serais devenue. -Je compte pour toi....Je m'attendais à une autre réponse de ta part. Ne pouvant plus soutenir son regard, elle baisse les yeux et demande : -Laquelle.. ? -Que tu me dévoiles tes sentiments....Je suis certain que tu m'aimes. -Hein.. ? -Oui Nacéra...Tu es amoureuse de moi...Je le devine dans ton regard....N'essaye donc pas de fuir une vérité qui saute aux yeux et qui me réjouit aussi, car tu me rends fou Nacéra...Jamais encore une femme n'a autant compté pour moi. Elle demeure bouche bée. En sortant avec Djamel cet après midi, elle ne savait pas qu'elle allait entendre de telles confidences de sa part. Il était amoureux d'elle... ! Quelle autre femme à sa place serait-elle restée de marbre devant un homme aussi beau que Djamel ? Son regard de velours se pose sur le sien. Il se met à lui caresser la main du bout de ses doigts, et elle sentit une chaleur envahir tout son corps. Elle réussit à retirer sa main, et lance : -Tu me surprends. Il sourit taquin : -Tu t'attendais à quoi donc... ? -Euh...A juste une amitié. -Ne tente pas de résister à un sentiment qui pourra s'avérer plus fort que la raison. L'amour est un sentiment noble...Une belle sensation...Une belle phase dans la vie des humains....C'est quelque chose de sublime que le créateur à mis en chacun de nous. Alors pourquoi le repousser lorsqu'il tape à la porte de ton âme ? -Heu...Tu parles comme un philosophe. -Je parle comme un amoureux. -Je ne connais rien de l'amour...Mais je ne sais pas si tu ne te trompes pas... -Arrête. Ne sois pas têtue Nacéra....Si tu me dis que tu ne m'aimes pas, et que tu ne veux plus me revoir, je disparaîtrais à jamais de ton existence...Ma parole d'honneur. Horrifiée, elle relève brutalement la tête : -Non..Ne fais surtout pas çà...Je sens que je ne pourrais jamais y survivre. Il sourit alors d'un air si doux, qu'elle eut brusquement envie de se jeter dans ses bras, et de pleurer sur son épaule. Toute sa vie durant, elle avait repoussé des prétendants. Que cherchait-elle donc ? Maintenant elle avait compris. Elle attendait cet instant, dont elle avait toujours rêvé sans trop le savoir ou tout simplement sans prendre en considération ses fantasmes. Mais aujourd'hui, elle n'avait plus vingt ans. Cette pensée la replonge dans la tristesse. Djamel pourra connaître d'autres femmes plus jeunes et plus belles. Pourquoi donc s'intéressait-il à elle.. ? -Tu ne veux pas me voir disparaître de ta vie n'est ce pas ? Elle déglutit et secoue sa tête : -Non...Je souhaiterais plutôt que tu passes la tienne avec moi...Hélas ! je ne suis plus de la prime jeunesse....Tu pourras rencontrer d'autres femmes plus jeunes et plus belles. -Tout à fait. Mais c'est toi qui m'intéresse Nacéra...Aucune femme ne pourra plus compter pour moi. Quant à ton âge que tu t'amuses à brandir tel un mauvais augure, je te rappelle que nous sommes de la même génération...Nous avons le même âge...Je ne vois donc pas en quoi cela pourrait te déranger..Et puis, il y'a bien eu des femmes bien plus âgées que toi, qui s'étaient mariées à des hommes bien plus jeunes qu'elles. Mariées...Le mot semblait danser devant ses yeux. Djamel voulait donc se marier...Se marier avec elle...Un type comme lui... ! Elle ferme les yeux, et se pince le bras. Non. Elle n'était pas en train de rêver. -Tu parles de mariage.. ? -Oui...Tu n'aimerais pas qu'on passe le reste de nos jours à nous parler au téléphone ou à nous rencontrer tels des fugitifs dans des restaurants ou des salons de thé. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email