Nul n'aurait pensé qu'un jour la Tunisie basculerait dans le terrorisme. Mieux, le pays sert actuellement de base arrière à Al-Qaïda au Maghreb. Autrement dit, il vit un grand désordre et la thèse d'une guerre civile n'est pas à écarter. Une opération de grande ampleur est menée depuis jeudi par l'armée tunisienne où les accrochages ont éclaté dans la nuit pour "éradiquer" un groupe armé retranché depuis des mois dans le mont de Chaâmbi qui a frappé fort mercredi soir en tuant sauvagement huit soldats au moment de la relève avec un autre groupe militaire. Des hélicoptères de l'armée tunisienne bombardaient hier matin le mont Chaâmbi, près de l'Algérie, où des affrontements avec un groupe armé ont débuté dans la nuit, selon une source sécuritaire. "Les combats ont cessé vers 4h du matin (3h GMT) et des bombardements aériens ont débuté dans la matinée", a indiqué la même source. Ce groupe terroriste traqué depuis décembre dernier, appelé phalange Okba Ibn-Nafaâ, qui serait lié à Al-Qaïda, compte en son sein des vétérans de la rébellion islamiste du Nord-Mali. Selon le porte-parole de l'armée, Taoufik Rahmouni, "une opération de grande ampleur, avec usage d'unités aériennes et terrestres, a débuté à l'aube pour assainir la montagne" Chaâmbi et pour le moment, "nous n'avons ni tué ni arrêté de terroristes. Les opérations vont se poursuivre jusqu'à leur éradication", a-t-il dit sans estimer le nombre de combattants. "Hier (jeudi) vers 22h (21h GMT), des accrochages entre les militaires et un groupe terroriste ont commencé. À l'aube, une opération de grande ampleur, avec usage d'unités aériennes et terrestres, a débuté", avait-il indiqué auparavant. Les explosions étaient audibles depuis Kasserine, ville située à une quinzaine de kilomètres du lieu des opérations. Selon des sources sûres, l'Algérie aurait annoncé avoir déployé des renforts militaires de son côté de la frontière. Dans le même temps, un groupe de militants salafistes a été arrêté dans une mosquée de Kasserine, selon une source militaire. Le ministère de l'Intérieur a aussi annoncé l'arrestation dans le nord du pays d'un "extrémiste" ayant eu une main arrachée en manipulant des explosifs. Ainsi, l'insécurité menace plus que jamais tout un chacun et les plus pessimistes craignent fortement que le syndrome algérien se propage dans ce pays, jadis, tranquille et paisible. "Une unité a arrêté jeudi soir un extrémiste qui préparait des matières explosives et qui a eu la main arrachée durant la manipulation" d'explosifs, a indiqué le ministère dans un court communiqué. Les autorités tunisiennes ont reconnu ces derniers mois faire face à un essor de la menace "terroriste" islamiste. I. O. Nom Adresse email