si Ennahdha est favorable à l'élargissement du gouvernement à l'opposition qui réclame sa chute, il reste néanmoins ferme sur le maintien de Ali Laârayedh à sa tête. C'est le leader du parti islamiste, Rached Ghannouchi, qui l'a, déclaré, jeudi, aux médias. « Ennahdha reste attaché à Ali Laârayedh au poste de chef du gouvernement », a-t-il tranché, mettant en avant la loi portant organisation provisoire des pouvoirs publics selon laquelle le parti majoritaire est chargé par le président de la République pour former le gouvernement. La sortie de M. Ghannouchi fait suite à la déclaration ministre de l'Agriculture, issu du même parti, Mohamed Ben Salem, qui a laissé entendre que l'avenir du chef du gouvernement pouvait faire l'objet de discussions intra muros. Reçu le même jour par le chef de l'Etat, Moncef Marzouki, M. Ghannouchi a réaffirmé la disposition de son parti à élargir le gouvernement et à y inclure de nouvelles compétences, et l'attachement de son parti à l'Assemblée nationale constituante (ANC), dont la légitimité est remise en cause par plusieurs courants de l'opposition de gauche, qui appellent à sa dissolution. Soucieux de ne pas céder à ses détracteurs, le chef d'Ennahda exclut toutefois tout recours à un gouvernement de technocrates. « Nous ne voyons pas jusque-là qu'un gouvernement de technocrates remplace un gouvernement politique, sinon pourquoi des élections sont-elles tenues, si elles ne sont pas un moyen de produire un pouvoir ? », s'est-il interrogé. L'armée bombarde le mont Chaâmbi D'une crise politique née au lendemain de l'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi, la Tunisie se dirige vers une autre sécuritaire. Trois jours après l'assassinat de huit militaires dans une embuscade dans le mont Chaâmbi, (trois autres soldats et un gendarme ont trouvé la mort et une vingtaine d'autres blessés dans ce massif depuis décembre), l'armée tunisienne menait, hier, une opération d'envergure contre ce groupe armé appelé Phalange Okba Ibn Nafaâ qui serait lié à al Qaïda et composé notamment de vétérans de la rébellion islamiste du Nord Mali. Selon le porte-parole de l'armée, Taoufik Rahmouni, « une opération de grande ampleur, avec usage d'unités aériennes et terrestres, a débuté à l'aube pour assainir la montagne Chaâmbi ». Des hélicoptères bombardaient le massif dans l'espoir de détruire les cachettes du groupe. Plusieurs suspects ont été arrêtés dans la mosquée El Tawba située dans un quartier de la ville de Kasserine aux abords du mont Chaâmbi. Douze « salafistes extrémistes » y ont été placés en détention. Cette grande offensive intervient quelques heures après de violents affrontements qui ont opposé les forces militaires à un groupe terroriste à 16 km de Kasserine. Pourchassée dans la zone depuis décembre dernier, cette nébuleuse terroriste est responsable, selon le gouvernement, de la mort de trois soldats et un gendarme ainsi qu'une vingtaine de blessés. Par ailleurs, le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation d'un « extrémiste » ayant eu la main arrachée en manipulant des explosifs.