Les 400 radars, installés la veille et le lendemain de la fête de l'Aïd el-Fitr sur les routes par les services de sécurité, n'ont pas dissuadé les chauffards de faire dans l'excès de vitesse. Avec plus de 40 morts et 300 blessés, la fête a été transformée en deuil pour des dizaines de familles. Biskra, Chlef, Djelfa, M'sila, Mostaganem, Mascara, Tissemsilt, Relizane, Adrar, Béchar, El-Oued et Laghouat, ont été les wilayas les plus touchées par ces accidents mortels. Aussi, l'accident le plus grave a été enregistré vendredi sur la route reliant Chaïba à Ouled Djellal dans la commune de Doucen, à Biskra. En amorçant un virage dangereux à vive allure, le conducteur d'un véhicule de marque Peugeot 207, se rendant de Chaïba vers Doucen, a perdu le contrôle de son moyen de locomotion, qui est entré en collision avec un véhicule de marque Peugeot 205, venant en sens inverse. Ce sinistre a causé le décès de quatre occupants du deuxième véhicule (une famille complètement décimée) et des blessures à cinq autres du premier véhicule, qui ont été évacués sur l'hôpital d'Ouled Djellal, où sont également déposés les corps des défuntes. Pire, les services de sécurité ont enregistré des pics de vitesse allant de 150 km/h à 200 km/h. Des chauffards ont été interceptés pour avoir dépassé de 80 km de plus par rapport à la vitesse limitée et qui est de 120 km/h sur l'autoroute Est-Ouest. Au-delà de la gravité du fait d'être flashé à 200 km/h, c'est que les conducteurs étaient accompagnés de leur famille mettant ainsi en danger la vie de toute cette dernière. Il faut savoir que les chauffards sont âgés entre 20 et 40 ans. Ils ignorent l'impact psychologique que pourrait causer un accident à cette vitesse, proche de celle d'un avion à son décollage. Rien que pour la période des fêtes de l'Aïd, pas moins de 150 véhicules ont été réformés. Des défaillances mécaniques, en passant par des véhicules qualifiés par des concessionnaires automobiles de "cercueils roulants" pour non-conformité aux plates-formes mécaniques et mécatroniques, jusqu'aux routes et autoroutes déformées et mal matérialisées, les services de sécurité ont même flashés des conducteurs à 150 km/h alors qu'ils détiennent un permis probatoire. Pourtant, à la veille de l'Aïd, les services de sécurité ont appelé à la vigilance et à la prudence sur les routes, notamment pour les départs et les retours. Mieux, les 400 radars déployés sur les axes fréquentés n'ont pas dissuadé les jeunes chauffeurs à lever le pied sur le champignon. D'ailleurs, le tableau récapitulatif des raisons majeures qui causent l'accident démontre, encore une fois, que l'homme est derrière 90% des sinistres qui surviennent sur les routes. L'excès de vitesse, les dépassements dangereux, le non-respect des distances de sécurité et des signalisations routières sont les quatre raisons principales à l'origine des accidents. Mais l'excès de vitesse s'est, fort malheureusement, incrusté dans les mœurs des conducteurs prenant du coup les dimensions d'un véritable "phénomène sociologique" qui touche les quatre coins du pays. Autre raison jusqu'ici sous-estimée, l'apnée du sommeil, communément appelée "le sommeil au volant". Ce dernier touche plus de 20% des conducteurs, dont ceux des transports des voyageurs et de marchandise, et notamment ceux qui effectuent de longues distances. F. B Nom Adresse email