Depuis 1993, des centaines de propriétaires de fusils de chasse n'ont eu de cesse d'interpeller les différentes autorités pour récupérer leurs biens. Des dizaines d'actions ont été menées par ces vieillards pour la plupart dépossédés de leurs fusils de chasse. Aujourd'hui, et selon Recham Brahim, un des porte-paroles de ces citoyens, plus de 8 000 fusils attendent d'être restitués. "Nous avons demandé audience auprès du wali avant le mois de Ramadhan et nous attendons toujours une réponse". Interrogé sur le nombre d'armes rendues à leurs propriétaires, notre interlocuteur estime qu'à peine 10% des fusils ont été restitués. "À peine 800 fusils ont été remis à leurs propriétaires depuis le début de l'opération... pourtant Sellal a été clair avec les walis, il avait été demandé à chaque wali de prendre attache avec les P/APC pour accélérer la procédure de restitution. Toutefois, cela ne semble pas être le cas à Bouira, chacun se rejette la balle, les autorités civiles nous renvoient aux autorités militaires et c'est un imbroglio incompréhensible pour nous". Selon notre interlocuteur, un rassemblement devant le siège de la wilaya est envisagé comme première action au cours de la semaine. "Nous allons renouer avec les marches et les sit-in, nous sommes fatigués d'être bringuebalés entre les différentes administrations, d'ailleurs nous comptons entreprendre un sit-in devant la wilaya prochainement". Pour Bouaziz, un octogénaire de Takerboust c'est l'incurie totale. "Récemment, plus de 80 fusils de chasse ont été restitués à leurs propriétaires dans la commune de Saharidj, 36 autres l'ont été à Takerboust et j'en passe. Nous voulons interpeller le wali pour savoir comment ces armes ont été restituées, sur quelles bases alors que nous autres attendons toujours de rentrer en possession de nos biens". À cela s'ajoute un autre problème et non des moindres, concernant les propriétaires de fusils de chasse décédés et dont les ayants droit exigent la restitution. "On nous demande une frédha et tout un tas de documents pour faire valoir nos droits, comme si une simple fiche familiale ne fait pas l'affaire", s'indigne un quadragénaire de Taghzout ayant perdu son père récemment. L'affaire dite des fusils de chasse ne semble pas prête de connaître son épilogue dans la wilaya de Bouira. Hafidh B. Nom Adresse email