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La wilaya de Chlef ne profite pas de ses atouts
129 kilomètres de plages et pas un seul hôtel !
Publié dans Liberté le 18 - 08 - 2013

Chlef, ce n'est pas seulement une fournaise, ce n'est pas seulement l'agriculture, mais c'est aussi une côte de 129 kilomètres où des plages féériques restent à l'état sauvage. Un régal pour les amateurs de l'aventure, de la pêche ou tout simplement du calme. Sur ce long littoral, qui s'étend de Damous, à l'Est, jusqu'à Dechmia, à l'Ouest, la beauté des sites où se mêlent eau limpide, montagnes somptueuses et forêts de chêne et de pins, la beauté et la tranquillité des lieux est saisissante. Mais ne cherchez pas d'hôtels ou d'auberges, il n'en existe pas !
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cette wilaya à forte vocation touristique, et dont les paysages n'ont rien à envier à ceux de la corniche jijelienne, reste à la traîne en matière de structures d'hébergement.
La côte chélifienne reste le territoire des initiés. En dehors des gens qui habitent le littoral chélifien, seuls les habitants du sud de la wilaya ou les initiés des wilayas limitrophes (Aïn Defla, Blida et Alger) s'y aventurent. Pour s'y rendre, deux principaux axes routiers : la RN11, reliant Cherchell à Ténès, en passant par Béni Haoua, Boucheghal, Damous sur une centaine de kilomètres, et qui a connu des travaux d'élargissement. Il ne reste qu'un petit tronçon entre Damous et Larhat. Dommage que les responsables des travaux publics aient oublié de relier cette route nationale à l'autoroute Cherchell-Dar El-Beïda et éviter aux automobilistes de subir des heures d'embouteillage aux entrées de l'antique Cherchell. Sinon, il y a la RN19, reliant la ville de Chlef à Ténès, en passant par Chettia, Ouled Fares et Bouzeghaïa, sur 50 kilomètres, en bon état.
Nous entamerons le voyage à partir de la ville de Chlef. Il fait 38 degrés à l'ombre et un embouteillage terrible qui vous donne l'envie de quitter au plus vite cette fournaise. Direction la RN19, en passant par Chettia. La circulation est beaucoup plus fluide que les week-end où la majorité des fonctionnaires se ruent sur le littoral. Mais le bruit assourdissant des "tertara", ces vieilles motos aux tuyaux d'échappement modifiés, sont le moyen privilégie des jeunes de la région. Des camions-citernes qui vendent l'eau font leur loi tout le long du trajet où les personnes croisées sont soit en train de remplir des jerricans d'eau, soit en train de se cacher dans les rares coins d'ombre. Ce n'est qu'en arrivant à Sidi Akacha que le décor commence à changer et que l'on aperçoit les articles de plage proposés à la vente et une brise marine qui nous parvient de loin. Les virages du massif boisé annoncent la couleur et les gorges qui annoncent l'entrée de la ville ressemblent à celle de la Chiffa. Seulement, l'oued est transformé en égout à ciel ouvert qui ira se déverser en mer, et la circulation routière devient infernale.
Dès qu'on accède à la ville, c'est la saleté frappante et les embouteillages qui nous accueillent. L'anarchie du marché et une bagarre entre automobilistes à l'intérieur de la pompe à essence finissent par planter le décor de l'arrière-cour.
Mais à mesure que l'on se rapproche du littoral, les choses s'améliorent. Il suffit de mettre pied à terre, de discuter avec les gens de Ténès pour oublier tout ce qui ne va pas. Ici, le sens de l'accueil, la bonhomie sont légendaires. Que ce soit sur les terrasses des cafés ou dans les restaurants, les gens sont d'une gentillesse, d'une politesse et d'une disponibilité qui vous feront haïr les grandes villes. Pourtant, les gens de Chlef-ville n'arrêtent pas de se plaindre. "On nous déteste ici, on nous fait sentir que nous sommes indésirables, que nous dérangeons", nous affirme un Chélifien qui vient souvent ici.
Sur les plages de la ville, les baigneurs ne se posent pas ces questions et profitent des moments de détente. Le front de mer a subi un grand lifting avec l'aménagement des allées, et surtout la disposition des restaurants tout au long de cette portion du littoral. À la sortie du port de Ténès, un projet immobilier est presque achevé. De très jolis immeubles avec pied dans l'eau. Mais qui a eu cette ingénieuse idée de bâtir un ensemble immobilier face à la plage ! Cet endroit est censé abriter des hôtels, des bungalows, des complexes de loisirs, mais sûrement pas des immeubles, aussi beaux soient-ils.
En l'absence d'hôtels, les vacanciers se rabattent sur la location d'appartements. Ces derniers sont cédés entre 40 000 et 60 000 dinars la quinzaine. Mais il faudrait s'y prendre au moins trois mois à l'avance.
De Ténès, l'on peut gagner les belles plages de l'Ouest, notamment Sidi Abderrahmane et El-Marsa, comme on peut rejoindre celles qui se trouvent à l'Est. Mais le littoral, ce ne sont pas seulement les plages. La région dispose de plusieurs belles forêts, à l'image de Bissa, Oued Romane, El-Guelta, capables de devenir un lieu de villégiature. La région recèle également des vestiges phéniciens et romains, des phares aux mille et une histoires, la mosquée de Sidi Maïza qui date du Xe siècle et le mausolée érigé à la mémoire de Mama Binet, à Béni Haoua.
Nous prendrons le chemin de la côte est chélifienne, en direction de Béni Haoua. Des virages et montagnes boisées sur des dizaines de kilomètres, et pas l'ombre d'un café, d'un restaurant ou d'une plaque indiquant une plage. Puis, au milieu de ces paysages féériques, trois voitures sont à l'arrêt sur le bas-côté. Enfin, un café ! en plein milieu de la forêt. Mais pas la peine de demander de l'eau ou des jus frais. Le petit frigo est vide ! Nous demandons au propriétaire de nous indiquer la plage la plus proche. Il nous dit : "À 20 mètres, prenez la première piste à droite". Sur place, un petit fil barbelé, deux torchons accrochés, puis deux bambins tenant une corde, en guise de barrière d'entrée.
On nous exige cent dinars de droit d'accès, et pas de ticket ! Au milieu de la forêt qui descend vers la mer, il faut se débrouiller une place de stationnement entre arbres et tentes érigées un peu partout. C'est un camping sauvage. Pour descendre à la plage, il faudrait user du système D. Des pistes aménagées à la hâte par les campeurs où le moindre faux pas pourrait être fatal. Une fois en bas, une plage de galets, dont la propreté est irréprochable, offre un cadre de rêve. Mais pas de poste de la Protection civile.
Quelques familles s'en donnent à cœur joie, tandis que les campeurs s'attellent à s'installer un peu partout dans la forêt qui surplombe la plage. Un groupe vient tout juste de débarquer. Ce sont des habitués du camping, et n'ont pas lésiné sur les moyens. Telle une armée bien entraînée, chacun accomplissait avec ardeur sa tâche, les uns faisant le terrassement des terrains, tandis que les autres installent les tentes, alors que deux autres règlent la parabole, et le reste fait le déménagement. Zodiac, groupe électrogène, frigo, tout y est. La seule chose que ce groupe n'a pas pris en compte, c'est que ce camping sauvage pourrait être démonté, à la simple visite d'une brigade de la Gendarmerie nationale.
Un campeur, content d'avoir rempli son jerrican d'eau, passe devant nous. Nous lui demandons le nom de cette plage. Il rit aux larmes : "Je ne la connais pas. Avec mes potes, nous avons roulé pendant longtemps avant de tomber sur cet endroit. Nous venons de Blida, et c'est la première fois que je découvre cette plage". Le lieu s'appelle, en fait, Draghnia. Au sortir du camping, nous rencontrons le jeune qui le gère clandestinement et qui loue le parking à 100 dinars la place. Pour y passer la nuit, il faudrait payer 300 dinars. De quoi attirer tous les jeunes qui rêvent de faire des campings à l'air libre. Le jeune nous refile son numéro de portable : "Il y a des places disponibles, appelez quand vous voulez".
Une cinquantaine de mètres plus loin, un autre camping, celui-là légal et bien clôturé, ne semble pas attirer beaucoup de familles. C'est que le camping se trouve très éloigné des centres urbains et que les commodités minimales n'y sont pas réunies. Ce n'est qu'en arrivant à l'entrée de Béni Haoua que l'on retrouve quelques structures d'accueil : un camping familial par-ci, un complexe de bungalows flambant neuf par-là et une plage de sable très vaste pouvant recevoir tout ce monde qui la préfère. Parmi ce monde, beaucoup de Blidéens et d'Algérois, mais aussi les téméraires de Aïn Defla qui restent fidèles à cette plage, malgré le fait que l'effet autoroute Est-Ouest a porté la majorité vers les plages de Tipasa, particulièrement Zeralda.
Plus à l'Est, Damous et Larhat gardent intacte leur réputation et leurs fidèles vacanciers. En dépit d'une urbanisation rapide et anarchique, ces deux haltes restent parmi les plus belles de la côte chélifienne.
Cet endroit est censé abriter des hôtels, des bungalows, des complexes de loisirs, mais sûrement pas des immeubles, aussi beaux soient-ils.
En l'absence d'hôtels, les vacanciers se rabattent sur la location d'appartements. Ces derniers sont cédés entre 40 000 et 60 000 dinars la quinzaine. Mais il faudrait s'y prendre au moins trois mois à l'avance."
Ce que pensent les responsables locaux
Pour le directeur du tourisme de la wilaya de Chlef, Zoubir Sofiane, toutes les mesures ont été prises en vue d'assurer le bon déroulement de la saison estivale. Bien avant l'ouverture de la saison estivale, une commission de wilaya a été installée, regroupant des représentants des Directions du commerce, du tourisme, de l'environnement, ceux de la police, de la Gendarmerie nationale, de la Protection civile et des gardes-côtes.
Un planning des opérations de contrôle des plages a été établi, notamment les week-ends qui connaissent une forte affluence, selon M. Sofiane. La wilaya compte 26 plages autorisées et 5 non autorisées. Concernant la concession des plages, le directeur du tourisme affirme que l'accent a été mis sur le respect des cahiers des charges, en plus du respect de l'hygiène. La wilaya, qui compte six communes situées sur le littoral, a installé des administrateurs de plages dans les six communes. Ces administrateurs sont tenus d'établir un bulletin quotidien où ils notent toutes les informations (statistiques de l'affluence et problèmes rencontrés).
Des postes de la gendarmerie et de la Protection civile ont été installés par les services de la wilaya à travers les plages qui n'en disposaient pas.
Le directeur du tourisme reconnaît le manque de structures d'hébergement : "à ce jour, il n'existe que trois hôtels dont la capacité ne dépasse pas 110 lits." Pour ce qui est des campings, les communes du littoral en comptent plusieurs. Mais le problème, c'est que ces campings sont la propriété de sociétés nationales dissoutes. En tout, ce sont cinq campings gérés par les communes, à travers des concessions, sur tout le littoral.
"Nous avons constaté la carence en la matière", reconnaît M. Sofiane, qui espère que le projet des 10 zones d'expansion touristique (ZET) de 1 600 ha retenues pour la wilaya remédierait à cet état de fait. "D'ici, trois ou quatre ans, nous aurons 2 700 lits supplémentaires. Les dossiers des investisseurs ont été déposés au Calpiref." Il s'agit de trois ZET prioritaires : celles de Aïn Hamadi, de Mainis et d'Oued Tergha.
Concernant les campings sauvages, notre interlocuteur rappellera que, pour la seconde année consécutive, il y a un arrêté du wali portant interdiction et éradication des campings sauvages, notamment du côté de Béni Haoua. Tout en promettant de "réhabiliter les campings", M. Sofiane affirme que les prévisions de ces services, en dépit de tout ce qui précède, tablent sur le chiffre de trois millions d'estivants pour cette saison.
Autre ton chez le membre de la commission du tourisme au sein de l'APW de Chlef, Brahim Meksi. Ce dernier est furieux contre l'administration locale, notamment en raison du manque d'hygiène flagrant dans les principales communes côtières. Pourtant, le wali de Chlef, Mahmoud Djemâa, avait prévenu les responsables locaux, lors de la session de l'APW : "Je veux que Chlef soit propre cet été !" Il s'est adressé notamment aux P/APC des communes côtières, en disant : "N'attendez pas la visite du wali ou d'un ministre pour le faire."
Apparemment, rien n'a été fait, selon le membre de l'APW : "Nous avons signalé ces manquements, mais rien n'a été fait. De Damous à Dechmia, rien n'a été fait. Hormis la petite commune de Sidi Abderrahmane où le P/APC fait des efforts pour nettoyer sa localité."
M. Meksi s'insurge contre les responsables des communes côtières : "Il n'y a pas une seule plaque de signalisation des plages. Pourtant, ils auraient pu, comme toutes les communes côtières du pays, faire appel aux opérateurs de téléphonie mobile ou d'autres annonceurs pour se faire livrer ces plaques." Il se plaint également de l'absence totale d'activités culturelles ou sportives durant la saison estivale, de jour comme de nuit : "Les estivants viennent nager et dormir. Même à Ténès ville, le théâtre reste fermé pendant tout l'été. Tout est mort ici."
La situation des campings n'est pas reluisante non plus. Il citera, à titre d'exemple, le camping de Boucheghal, qui bénéficie de paysages féeriques, mais qui aurait été octroyé à un type venu de Birtouta et qui n'aurait rien à voir avec le tourisme : "Lorsque vous entrez dans son bureau, c'est sale, alors je vous laisse imaginer l'état de propreté des tentes et la gestion du camping en général." Plus grave : "Ils ont l'électricité, mais ils n'ont pas d'autorisation."
M. Meksi reste quand même optimiste : "Nous souhaitons que d'ici trois ou quatre ans, les trois ZET vont changer le visage du littoral chélifien."
A. B
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