Pour lutter contre l'informel et le chômage, organiser les marchés et améliorer les recettes fiscales et l'hygiène, les pouvoirs publics ont lancé les travaux de 19 marchés de proximité et la réhabilitation de 4 marchés couverts existants en dégageant une enveloppe financière de 77 milliards de centimes. Cependant, les listes des bénéficiaires ne font pas l'unanimité et risquent de creuser le fossé : "L'Ugcaa, en tant que partenaire sociale incontournable, n'a pas été sollicitée pour participer à l'élaboration des listes des bénéficiaires", a affirmé le SG du bureau de wilaya, Abed Mouad. En effet, la DAE (division des affaires économiques) de l'APC ou l'administration pour les locaux commerciaux leur incombe la confection des listes. "Les 48 carreaux (stands) de chaque marché des 23 programmés sont destinés aux commerçants de l'informel qui n'ont pas d'autres ressources financières pour éviter la sous-location et régler la crise du chômage", a précisé un syndicaliste. Cependant, on croit savoir qu'aucun recensement des commerçants de l'informel n'a été réalisé. "La confection des listes se fait en catimini sans aucune transparence. Certaines rumeurs font état de jeunes femmes sur les listes pour bénéficier d'un stand de fruit et légumes, un vrai business. Avez-vous vu des femmes vendeuses de fruits et légumes au niveau des marchés informels ?" s'interroge un jeune chômeur. Du coup, la sous-location est devenue une rente. "4 stands sont opérationnels et 20 autres fermés dans un pavillon de 24 stands au marché de gros des fruits et légumes. Où sont passés leurs locataires ? L'administration du marché s'est elle souciée de cette situation ? Après trois jours de fermeture sans justification, le locataire est averti", fait savoir le SG de l'Ugcaa. Pour les APC chargées de la gestion des marchés, les critiques fusent de partout. "En principe chaque marché de fruits et légumes a un président chargé de la mercuriale et de tous les besoins du marché. Existe-t-il ? D'autre part, des marchés sont squattés par des familles ou par des indus occupants ou carrément fermés. Les cas du marché de Gambetta, de Aïn El-Beïda ou de la commune d'El Kerma sont révélateurs de l'état de non gestion des marchés communaux", se désole le premier responsable de l'Union des commerçants Abed Mouad. Les locaux commerciaux de l'OPGI et de l'AADL risquent d'être cédés à des faux commerçants. "Nous avons saisi tous les chefs de daïra pour les aider à confectionner les listes des bénéficiaires de locaux ou carreaux, en vain", affirme notre interlocuteur. N. B Nom Adresse email