Dans la guerre qui s'annonce en Egypte, les professionnels de l'indignation font dans les sentiments, et les professionnels de la contestation font dans la dénonciation. Pour le troisième camp, celui de l'armée, on fait simplement dans l'arithmétique. Les données mathématiques sont pourtant simples. L'Egypte est un géant de 80 millions d'habitants, avec 3 millions de militants et sympathisants des Frères musulmans. Morsi, en a fait libérer 25 000 dès son arrivée, dont les plus radicaux. L'armée, qui vient d'arrêter Mohamed Badie, le cerveau des FM aussitôt remplacé comme dans la logique d'Al-Qaïda, vient ainsi de coffrer le 32e haut dirigeant islamiste. Elle a laissé sur le carreau 500 autres partisans. Et puisque les prisons égyptiennes ne peuvent contenir que 800 000 pensionnaires, le général Sissi doit décapiter le mouvement et envoyer des signaux forts aux islamistes et à leurs sponsors : on ne s'arrêtera pas tant que le mouvement islamiste continuera à exister, quel qu'en soit le... prix. Avant, Morsi s'est fait élire avec 13 millions de voix. La société égyptienne a signé une pétition de 22 millions. Finalité, il y a eu 14 millions d'Egyptiens qui sont descendus dans la rue. Les Américains, indignés à la commande, sont partagés sur la démarche à suivre. Si Morsi a vendu pour 8 milliards de dollars le Sinaï afin de soulager Israël du problème palestinien sur recommandation d'Obama, il en a empoché au moins 2 (milliards) pour service rendu. Un argent dont il avait besoin car, selon les tarifs pratiqués par les Frères musulmans pour payer leurs partisans (business is business), faire le manifestant est rémunéré 14 euros par jour, cinq fois plus si on est venu de Syrie... Du coup, la course à l'argent est pratiquée des deux côtés. Le nerf de la guerre. Le Qatar va donner 5 milliards de dollars, l'Arabie Saoudite au moins 3. Les Etats-Unis menacent de retirer le pauvre milliard et demi qu'ils versent à l'armée égyptienne qui veut se débarrasser des Frères musulmans qui ont fait fuir le touriste occidental. Et, puisque 250 000 chambres d'hôtels sont vides depuis que Morsi a montré sa moustache, l'Egypte enregistre un manque à gagner sur le tourisme de 3 milliards de dollars par an. De quoi payer les flingues, les magistrats et le plateau repas en prison. Moralité : les islamistes demeurent de mauvais gestionnaires. M. B. Nom Adresse email