Le Pentagone mobilise actuellement des forces armées au cas où le président américain Barack Obama choisirait une intervention militaire contre la Syrie, a déclaré le ministre de la Défense américaine Chuck Hagel, alors que l'option diplomatique demeure sur la table. La marine américaine a d'ores et déjà déployé en Méditerranée un quatrième destroyer équipé de missiles de croisière, complétant l'armada impressionnante de la VIe flotte. Avec l'USS Mahan qui devait initialement retourner à son port d'attache de Norfolk sur la côte est américaine, ce sont au total quatre destroyers (Gravely, Barry, Mahan et Ramage), tous équipés de plusieurs dizaines de missiles de croisière Tomahawk, qui patrouillent en Méditerranée. Bon jusque-là, il ne s'agit que de menaces, le président américain parvenant à peine à cacher sa réticence à une invasion de la Syrie. En fait, celui-ci doit tenir compte de son homologue russe pour lequel attaquer Damas serait un casus belli. Contrairement à ses homologues français et britannique, Obama n'aurait pas tellement envie de voir le régime de Bachar Al-Assad chuter. Il ne veut surtout pas qu'une coalition islamiste radicale s'installe en Syrie voisine d'Israël. En outre, il ne veut pas également d'autres histoires avec la Russie avec laquelle l'affaire de Snowden menace de rouvrir les pages sombres de la guerre froide. Et pour Vladimir Poutine, la Syrie est une ligne rouge. Voilà pourquoi les haussements de ton des capitales occidentales ne sont pas suivis d'effet. La France n'arrête pas de taper du poing sur la table contre Damas, sans suite et sans effet...La Russie a jugé "inacceptables" les appels en Europe à faire pression sur l'ONU et en faveur de l'usage de la force contre le régime syrien après des informations selon lesquelles il aurait utilisé des armes chimiques près de Damas. Des armes de destruction massive à Damas, c'est comme celles que Saddam Hussein avait été accusé de détenir et qui ont servi de prétexte aux Américains pour envahir et démembrer l'Irak. Pour le ministre russe des AE, cette affaire est cousue de fil blanc : ce serait une "provocation planifiée" à inscrire dans la nouvelle vague de propagande anti-syrienne. Obama qui sait ce qui en a coûté à son pays a également exprimé le même intérêt que le locataire du Kremlin pour une enquête objective de l'ONU. L'appel a d'ailleurs été lancé par les chefs de la diplomatie russe et américaine en direction du régime syrien, l'exhortant à coopérer avec les experts de l'ONU. Les deux pays ne désespèrent pas d'organiser Genève II, une conférence internationale pour recoller les morceaux en Syrie, cet automne. "La Syrie est sans nul doute la plus grande menace pour la paix et la sécurité dans le monde aujourd'hui", a déclaré l'envoyé spécial de la Ligue arabe et de l'ONU, Lakhdar Brahimi, qui est toujours chargé de la médiation. L'ambassadeur algérien a lancé un appel aux différentes parties de venir s'asseoir à la table des négociations, soulignant que les allégations selon lesquelles les armes chimiques ont été utilisées à quelques kilomètres de Damas soulignent l'importance de cette crise et ses dangers, non seulement pour le peuple syrien mais aussi pour le monde. Brahimi essaye depuis des mois de réunir dans une même conférence de la paix, appelée Genève II, le régime de Bachar el-Assad et l'opposition. "Le problème c'est que chaque partie prenante à cette guerre civile pense gagner sur le plan militaire", alors que tout le monde est persuadé aujourd'hui qu'il ne peut pas y avoir de solution militaire. "Personne ne va gagner", selon Brahimi pour lequel il ne peut y avoir qu'une solution politique, et "le plus tôt on y travaillera, le mieux ce sera", a-t-il estimé. En réalité, Obama souhaite se désengager du Moyen-Orient. D. B Nom Adresse email