Cet intellectuel a notamment participé à l'élaboration du calendrier agraire qu'on appelle communément calendrier berbère ; il est également l'auteur de plusieurs ouvrages, comme Aurès, comment combattre l'enclavement, ou encore Apprendre à lire et à écrire, le défi du millénaire. Un enfant des Aurès qui n'a pas, ou peu vécu dans son pays natal, par contre ce pays ("thamurth"), cette terre qu'il a quittée tout jeune vivait en lui, car tout au long de sa vie qu'il a passée en France, Paris plus précisément, le fils de Merouana, sa ville natale dans la wilaya de Batna, n'a à aucun moment et jusqu'à son dernier souffle renoncé à son appartenance, à son pays d'origine, à son combat pour les libertés, la démocratie et l'identité. Cinq ans après sa disparition, suite à une longue et douloureuse maladie, beaucoup de citoyens, en particulier des jeunes à travers les Aurès, et même au-delà, trouvent aussi bien dans le parcours du défunt et infatigable militant une source d'inspiration car riche en enseignements, qu'un exemple à suivre, sachant que de son vivant Amar Chaoui (le pseudo qu'il avait choisi pour ses écrits) ne s'est jamais prétendu guide ou modèle, encore moins chef, pour la simple raison, nous disent ceux et celles qui ont eu à le côtoyer, qu'être leader ne faisait pas partie de ses ambitions, cependant il en avait une (ambition), celle de désenclaver les Aurès par le savoir et la science. Il possédait une très importante bibliothèque qu'il ambitionnait de ramener au pays, car la quasi-totalité des ouvrages de ce trésor était consacrée aux Aurès, de l'antiquité à nos jours. La mythologie berbère (dans les Aurès), la toponymie, les contes chaouis, les différentes insurrections qui ont lieu durant l'occupation et bien d'autres ouvrages aussi rares qu'importants, nous disent ses proches. Le défunt Ammar était en son honneur l'unique membre auressien au sein de l'académie berbère dirigée à l'époque par le grand militant pour la reconnaissance de l'identité amazighe, en l'occurrence Mohand Arab Bessaoud. Le jeune Ammar grâce à son enthousiasme, son abnégation et son assiduité fut élu comme secrétaire général au comité d'Agraw Imazighen. Il se fait remarquer par ses écrits pertinents et perspicaces qui ont eu un écho très favorable au sein de la communauté et compatriotes auressiens, qui il faut le reconnaître ne s'attendaient pas à voir un enfant de leur région aussi éveillé et enclin à la quête de soi et du savoir en général. S'il faut faire introduire au pays de la marchandise, ça ne doit être que le savoir et la science, la quincaillerie ne servira à rien, disait-il, nous rapporte un ami d'enfance. Le doyen du mouvement culturel amazigh dans les Aurès, qui certes vivait sous d'autres cieux pour moult raisons, avait repris contact et langue avec son pays d'origine et ses multiples voyages aussi bien dans sa ville natale qu'à travers les Aurès. à 65 ans, il donnait l'impression qu'il avait un message à transmettre, des conseils à donner, mais aussi des amis d'enfance à rencontrer et à écouter. Fervent défenseur de la culture et la langue écrite, ayant certainement constaté après plus de 25 ans d'absence que des pratiques culturelles n'ont pas été répertoriées, ont fini par disparaître, il n'a cessé jusqu'à sa mort d'inciter les jeunes à apprendre à lire et à écrire, car disait-il, "c'est le seul chemin de la liberté et de l'ouverture". Un hommage lui sera rendu le 2 décembre prochain, date de son décès, à Merouana par l'association culturelle Assirem, en collaboration avec la commune de Merouana. R H Nom Adresse email