Le Premier ministre tunisien, Ali Laârayedh, a accusé hier le principal mouvement salafiste djihadiste du pays, Ansar Charia, longtemps toléré, d'être lié à Al-Qaïda et d'avoir orchestré les assassinats de deux opposants ainsi que des attaques contre les forces tunisiennes. Ce mouvement "est responsable des assassinats de l'opposant de gauche Chokri Belaïd et du député Mohamed Brahmi ainsi que de nos martyrs de la police et de l'armée nationale", a déclaré le Premier ministre lors d'une conférence de presse. "Nous avons décidé de classer Ansar Charia comme ‘organisation terroriste'", a-t-il ajouté, alors que son gouvernement est très critiqué face à l'essor des groupes djihadiste constaté depuis la révolution de janvier 2011. "Ansar Charia est en liaison avec Aqmi et d'autres personnalités terroristes", a dit M. Laârayedh, assurant que la Tunisie luttera contre ce groupe "quels que soient les sacrifices". M. Laârayedh a aussi accusé ce groupe d'être derrière la cellule armée que les forces tunisiennes pourchassent à la frontière avec l'Algérie, au mont Chaâmbi, depuis des mois. Une quinzaine de militaires y ont été tués. "Cette organisation est impliquée dans les opérations terroristes commises en Tunisie", a-t-il ajouté. "Elle est responsable d'un réseau de stockage d'armes, elle est responsable de la planification d'assassinats, d'attaques contre des postes des forces de sécurité, de l'armée", a-t-il assuré, indiquant se baser sur des preuves et des "aveux de suspects". "Toute personne appartenant à cette organisation doit assumer la responsabilité entière de son appartenance à une organisation terroriste", a encore déclaré le chef du gouvernement. R. I./Agences Nom Adresse email