Paru récemment aux éditions Dalimen, dans la collection les Carnets de Lartmémoire, Tassadit, la petite potière de Sadia Tabti, est un conte de 42 pages (textes et images), qui tend à la fois à réhabiliter un savoir-faire séculaire, un art ancestral dont le secret est détenu par les femmes, et à faire rêver les petits chérubins, à travers un joli petit conte. Cependant, même les adultes trouveront leur bonheur et pourront apprécier la jolie histoire de Tassadit, qui se rend en Kabylie pour des vacances chez son amie Chabha. Mais ses vacances commencent mal, puisque, par maladresse, Tassadit cassera une cruche. La petite fille cherchera le moyen de réparer sa maladresse, de redonner vie à la terre. La déesse des mères potières Na Zaoua lui apportera son aide et lui ouvrira les portes d'un monde magique, un monde de tous les possibles. Tassadit sera initiée, et apprendra les étapes du travail de l'argile, mais parviendra-t-elle à redonner vie à la terre comme elle le souhaitait ? On le découvrira à la fin de ce passionnant conte, écrit par une grande passionnée, née à Alger de père algérien et de mère française, qui partage son temps entre son métier de consultante en conduite de changement et sa passion pour les arts plastiques. Sadia Tabti, qui vit actuellement en France, a animé des ateliers pour enfants dans les montagnes de Kabylie et a organisé "un parcours itinérant ‘résidence autour de l'argile' en Kabylie pour des céramistes de la région Rhône-Alpes. Elle rend souvent visite à ces mères potières et travaille ce matériau vivant", lit-on dans la présentation de l'auteure. Dans la même présentation, on apprend que l'attachement de l'auteure à "cette culture ancestrale, celle de son père Mohand, lui fait prendre conscience de la disparition progressive de la poterie réalisée par les femmes, et elle veut perpétuer certaines traditions de l'art amazigh". Et c'est par le conte que Sadia Tabti transmet aux jeunes lecteurs ce savoir-faire. Le procédé peut s'avérer efficace, tant l'histoire que nous raconte l'auteure est captivante. Dans sa préface, Farid Mammeri note que "de tous temps et de toutes traditions, de toutes cultures et de tous peuples, le conte a égayé des veillées, des soirées et émerveillé des imaginaires d'enfants en éveil. Il a eu aussi pour rôle de transmettre des savoirs, des connaissances, quand il ne servait pas à baliser des normes sociales, rappeler des richesses culturelles, ancrer une langue dans les infinies variétés de sa poésie orale". Et justement, Sadia Tabti a trouvé l'art et la manière de nous transmettre ce savoir-faire et de nous rappeler (si besoin est) son importance. S. K. Nom Adresse email