Alors que les partisans de Amar Saïdani tenaient la session du comité central à El-Aurassi avec une décision de la Chambre administrative du tribunal de Bir-Mourad-Raïs, l'autre partie, le camp de Belayat, a organisé en même temps une conférence de presse pour dénoncer les graves dépassements commis par ce groupe ainsi que le tribunal qui a pris la décision de récuser le verdict du Conseil d'Etat. Outre la décision du Conseil d'Etat, le coordinateur rappelle encore une fois qu'il est le seul habilité à convoquer cette session suivant l'article 9 du règlement intérieur du FLN. Il a dénoncé le viol de la loi ainsi que l'atteinte aux institutions de l'Etat par ce groupe qui a agi en toute illégalité. Ils ont ignoré la décision du Conseil d'Etat et ont organisé la rencontre aux mêmes lieu et date. Dans son camp, il n'est pas question de laisser passer ce coup de force. Il le rappelle dans un communiqué rendu public jeudi dans lequel il indique que même si toutes les parties concernées ont été informées de la décision du Conseil d'Etat, ces dernières ont "ignoré et défié la décision de la plus haute autorité judiciaire". De ce fait, la rencontre est illégale. Il appelle également les militants à "refuser le fait accompli" et à "rester vigilants pour préserver l'Etat de droit, la stabilité du pays et de ses institutions". En effet, relève-t-on, il est surprenant de voir un tribunal administratif annuler une décision de la plus haute instance qui est définitive, irrévocable et exécutoire. Belayat s'adresse également aux instances et institutions concernées afin de faire annuler "ce qui a été fait contre la loi, contre la justice et contre le FLN à El-Aurassi". Il qualifie l'attitude de l'autre camp de "comportement étrange et dangereux pour le parti". Raison pour laquelle, Belayat, au nom des autres membres du CC qui s'opposent à la démarche de Boumehdi, fait appel au président de la République qui est président du parti pour user de ses prérogatives afin de rétablir l'ordre dans le parti. Selon le communiqué, c'est la renommée du FLN qui est atteinte et Bouteflika peut rendre les choses dans la voie de la raison et de la sagesse. Ainsi, Belayat prend à témoin toutes les institutions et l'opinion publique sur "les dérives" de ses adversaires. Parallèlement, ce groupe a saisi également le ministre de l'Intérieur pour l'informer sur "l'illégalité de la session du comité central" tenue jeudi à El-Aurassi. Il revient dans son explicatif sur la décision du Conseil d'Etat qui a annulé cette rencontre autorisée par le tribunal administratif d'Alger saisi en référé. Toutes les parties concernées par cette décision ont été informées, rappelle la missive de Belayat à Ould Kablia. Malgré l'information, la rencontre a eu lieu au même endroit et à la même date. Ce qui est considéré comme un dépassement grave de la décision du Conseil d'Etat. Il l'informe, enfin, au nom de son camp, qu'il s'oppose à tout ce qui sortira de cette rencontre. Ils ne comptent pas en rester là, puisqu'ils ont décidé de faire un recours afin d'annuler les résultats de la session qui a élu Amar Saïdani comme secrétaire général du parti. Une autre bataille qui s'annonce pour prolonger le cycle instable du plus vieux parti du pays. D. B. Nom Adresse email